La sécurité au travail est un «vrai sujet de progrès social», estime la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui a créé il y a quelques mois une commission spécialement dédiée à ce sujet. Retour sur les missions et problématiques de cette commission à l'occasion de la journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail.

Promouvoir la «culture de la sécurité», tel est l'objectif de la journée mondiale sur la sécurité au travail célébrée ce mardi par l'Organisation internationale du travail. En France, cette problématique est prise très au sérieux par le secteur des travaux publics, dont la fédération (FNTP) a créé il y a quelque mois une commission dédiée, celle de la sécurité et des conditions de travail. Jusqu'alors, ce sujet appartenait à la commission sociale. Pour Marc-Antoine Troletti, président de la commission sécurité et conditions de travail, et président de la fédération régionale des travaux publics pour les Basse et Haute Normandie, il s'agit d'un «vrai sujet de progrès social. N'oublions pas que la performance passe par la prise en compte de la sécurité. Il faut que ces questions fassent l'objet d'une appropriation par les salariés comme une démarche sincère pour limiter les accidents».

 

Créer des commissions locales
La première mission de cette nouvelle commission est de favoriser l'émergence, d'ici à la fin de l'année, de commissions locales, au niveau des 20 fédérations régionales. La finalité étant de se rapprocher le plus possible du terrain et des entreprises. «Les politiques de sécurité sont rarement de grandes innovations ; il s'agit de petits pas, trouvés au quotidien sur les chantiers, et que nous espérons grâce à ce nouveau maillage faire remonter aux niveaux régional et national», explique Marc-Antoine Troletti.

 

La commission nationale a mis en place plusieurs groupes de travail. L'un d'eux est notamment dédié à la sécurité routière, car un accident mortel sur deux dans le secteur est lié aux trajets entre l'entreprise et le chantier. D'autres groupes planchent sur la médecine du travail, mais aussi le stress, «un axe prioritaire notamment en période de crise», note Marc-Antoine Troletti. «Le mot stress est d'ailleurs un peu réducteur, car derrière ce terme se cache le lien social entre les employés, et les dirigeants de l'entreprise». La commission veut aussi faire évoluer les relations entre le personnel travaillant sur les chantiers et les maîtres d'ouvrage, en impliquant davantage ces derniers.

 

Changer d'approche
Un autre axe de travail concerne évidement la relation avec les partenaires, notamment les caisses nationales et régionales d'assurance maladie. «Nous ne sommes plus dans une relation de censure mais plutôt dans un partenariat», assure Marc-Antoine Troletti. Dans le même ordre d'idée, la FNTP veut faire participer dans cette dynamique les responsables intermédiaires (chefs de chantier, etc). «Nous voulons changer l'approche de ces questions de sécurité et de conditions de travail pour ne plus les vivre comme une contrainte mais comme un réel axe de progrès», souligne t-il. Citant le lien social, l'aspect environnemental et l'aspect économique engendré par la réduction de l'accidentologie, Marc-Antoine Troletti estime que les différents groupes de la commission sécurité et conditions de travail, qui rendront leurs travaux à la fin de l'année, s'inscrivent dans «une véritable démarche de développement durable».

actionclactionfp