Si le risque de sécheresse est écarté cet été pour la façade atlantique et la région Poitou-Charentes, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a prévenu jeudi que le déficit en eaux souterraines restait préoccupant dans le Bassin parisien, le Nord et Rhône-Alpes.

Après trois années déficitaires et un automne sec, les précipitations abondantes en pluies et neige de février et mars ont permis à la plupart des petites et moyennes nappes souterraines de se réapprovisionner en eau de façon «satisfaisante», a expliqué Thierry Pointet, hydrogéologue du BRGM, lors d'une conférence de presse jeudi à Paris.

En revanche, le déficit de pluie «efficace», celle à même de recharger les nappes en sous-sol, reste important sur une partie importante du territoire : ce déficit atteint plus de 50% dans le grand Bassin Parisien (nord de la région Centre, Ile-de-France, Picardie, Champagne-Ardenne), en Midi-Pyrénées et pour une grande partie de Rhône-Alpes et de la basse vallée du Rhône, a indiqué Thierry Pointet. «Il n'y a pas de situation alarmante, mais il faudra être vigilant dans les zones insuffisamment rechargées, qui risquent de connaître des arbitrages d'usage», a estimé le directeur du Service eau du BRGM, Didier Pennequin, rappelant que les nappes alimentent 46% de la consommation française tous usages confondus et même 60% du seul usage domestique.

Au 17 mai, sur six arrêtés préfectoraux de restrictions (Charente, Deux-Sèvres, Vienne, Oise, Seine-et-Marne et Val-de-Marne), trois concernent l'état des nappes (Seine-et-Marne, Val-de-Marne et Vienne). Par un heureux hasard, fait valoir Thierry Pointet, «les nappes les plus à la peine en 2005 sont réapprovisionnées en 2006 et les régions déficitaires sont aussi des régions sédimentaires dans lesquelles la nappe superficielle est doublée par au moins une autre nappe plus profonde, mais accessible». «Si une nappe baisse de manière durable, on tentera l'approfondir le captage», poursuit-il.

La ville de Paris peut ainsi compter, en cas de pénurie grave sur un forage à moins 650 m sous terre. Selon le BRGM, plusieurs grandes villes françaises ont de la même façon un réseau de secours en profondeur qui fait actuellement l'objet d'une révision.

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