Un an, jour pour jour, après avoir rendu publique son offre de reprise du groupe de chimie de spécialité Sika, Saint-Gobain annonce disposer des autorisations nécessaires à la clôture de l'opération. Et ce, malgré l'opposition acharnée du conseil d'administration de l'entreprise suisse, opposée au rapprochement.

La prise de contrôle de Sika par Saint-Gobain est-elle en passe de devenir réalité ? Le groupe français annonce, dans un communiqué de presse, disposer "des autorisations préalables à la clôture de l'opération de l'ensemble des autorités de la concurrence et qu'aucune condition n'a été demandée par ces dernières". Une nouvelle qui fait suite à l'obtention d'un dernier feu vert, celui de l'autorité de concurrence brésilienne, qui suit celles des autorités suisses et européennes . Pour l'industriel français, l'ensemble de ces décisions démontre "parfaitement la complémentarité de Saint-Gobain et de Sika en termes de produits, applications, géographies et canaux de distribution". Et il enfonce le clou : "La délivrance inconditionnelle de l'ensemble des autorisations préalables fait suite à l'effondrement des autres arguments invoqués par le conseil de Sika dans le but de retarder la clôture de l'opération".

 

 

Dans l'attente de décisions de la justice helvète

 

Car, selon Saint-Gobain, les administrateurs du groupe suisse, qui persistent dans leur opposition à cette transaction valorisant leur entreprise à 2,5 Mrds €, "outrepassent le cadre de leurs pouvoirs, et ce en dépit des tentatives répétées (…) pour trouver un accord". L'entreprise française déclare attendre sereinement la décision des tribunaux suisses qui permettront à la holding des héritiers Burkard de retrouver leurs droits de propriété pour finaliser l'opération.

 

 

Mais la résistance continue de s'organiser. Après la fondation Bill & Melinda Gates et le fonds d'investissement Cascade (également contrôlé par le fondateur de Microsoft), c'est la fondation Ethos, une organisation actionnariale suisse de référence, qui a apporté son soutien au conseil d'administration récalcitrant de Sika. Elle a accepté, en tant qu'intervenant accessoire, de l'assister dans le cadre du procès jugé au tribunal de Zoug : "Ethos soutient la décision du conseil d'administration de limiter les voix nominatives de la holding familiale (…) conformément aux statuts de Sika". Le président de Sika a même envoyé un courriel aux actionnaires de référence de Saint-Gobain pour expliquer que la transaction n'était dans l'intérêt d'aucune des deux entités. Le dossier semble donc bloqué, et seule la justice helvète pourra finalement trancher.

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