La CSFE (Chambre syndicale française de l'étanchéité) a décidé de demander la réduction du poids des rouleaux d'étanchéité bitume pour le ramener à 25 kg maximum. Ceci afin d'épargner le dos des compagnons et prévenir les troubles musculo-squelettiques.

Depuis le 1er janvier 2013, le poids des rouleaux d'étanchéité bitume est fixé à 25 kg maximum pour une mise en œuvre sur éléments porteurs en béton. Un moyen pour la CSFE de lutter pour l'amélioration des conditions de travail des compagnons en réduisant les risques de troubles musculo-squelettiques (TMS). Le résultat d'un processus long de plusieurs années.

 

C'est une étude réalisée par l'OPPBTP (Organisme professionnel de prévention des risques du BTP) et par le service de santé APST-BTP-RP (Association paritaire de santé au travail du BTP de la région parisienne) qui a tout déclenché. Elle jugeait notamment que le poids porté par les compagnons était inapproprié lorsqu'il dépassait 25 kg. Dans un second temps, une phase d'expérimentation industrielle a été lancée grâce à des fabricants de rouleaux d'étanchéité bitume qui ont proposé un packaging adapté. Au bout d'une année, les compagnons jugent le travail moins pénible, la manutention plus aisée et l'impact sur la prévention des TMS serait réel. Jean Passini, président de la CSFE, explique : "On a quasiment divisé leur poids par deux, ce n'est pas négligeable quand on pense à toutes les manipulations à effectuer sur un chantier". Les rouleaux dépassaient en effet allègrement les 40 kilos auparavant.

 

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Suite à ces observations, les industriels et les entreprises ont conjointement décidé de passer à des rouleaux de 25 kg. Afin qu'ils soient facilement repérables, la chambre syndicale a même créé un pictogramme adéquat, indiquant que le produit peut être porté par un seul homme.

 

Les TMS dans le BTP :
Les troubles musculo-squelettiques affectent principalement les bourses séreuses, tendons et nerfs, c'est-à-dire les zones articulaires des membres supérieurs et inférieurs. Ils sont principalement localisés au niveau des épaules, du poignet, du coude, des genoux et du dos. Leur hyper-sollicitation entraîne une fatigue puis une gêne fonctionnelle. Des lésions s'installent ensuite et entraînent des incapacités, diminuant la performance au travail. Dans le BTP, 9 maladies professionnelles sur 10 sont des TMS (3.900 cas sur 4.400 maladies professionnelles avec arrêt) car les travailleurs du secteur sont très exposés : intempéries, port fréquent de charges lourdes, outils transmettant des vibrations, postures contraignantes... Les TMS sont même en progression de +16 % par an depuis 10 ans.

 

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