ÉNERGIE. Les acteurs impliqués dans les réseaux de chaleur et de froid tiennent à rappeler les atouts de ces solutions dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone et le recours à une énergie de plus en plus décarbonée.

Plusieurs acteurs de l'énergie impliqués dans les réseaux de chaleur et de froid (1) viennent de rendre publics les résultats d'une étude qu'ils ont réalisée à ce sujet. Il en ressort notamment que ces équipements se dénombrent à 781 pour la chaleur (40.116 bâtiments raccordés) et 23 pour le froid (1.381 bâtiments). Leur utilisation irait de pair avec la décarbonation de l'économie, puisque les auteurs de l'étude assurent qu'ils sont moins émissifs en CO2 de 36% par rapport à l'électricité, 50% par rapport au gaz naturel et 61% par rapport au fioul domestique. En outre, d'après les auteurs, l'utilisation des énergies renouvelables dans ces réseaux est passée de 25% en 2005 à 57,1% en 2018 - le cocktail étant le suivant : 25% issu des unités de valorisation énergétique des déchets, 22% de la biomasse, 5% de la géothermie.


Les réseaux de chaleur décrochent par rapport aux objectifs

 

Souci : malgré leurs performances, les réseaux de chaleur et de froid ne seraient pas assez poussés par les pouvoirs publics, en dépit d'objectifs fixés dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Ainsi, le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU, membre de la Fedene) regrette que le secteur décroche par rapport aux objectifs fixés par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Ainsi, alors que nous nous situons aujourd'hui à un niveau de 14,1 TWh (2018), l'objectif de 24,4 TWh en 2024 (puis 31 TWH en 2028 et 39,5 en 2050) paraît ambitieux. "Une multiplication par 5 du rythme de développement de 2018 (+2 TWh/an) est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés", commente le SNCU.

 

 

Les promoteurs des réseaux de chaleur avancent également la relative stabilité des prix ces dernières années (aux alentours de 70 euros HT/MWh), de manière déconnectée des variations de l'indice de rigueur climatique. "Par rapport à 2017, le chauffage au gaz a connu une augmentation de son prix liée à l'augmentation des prix de marché du gaz naturel", commente le syndicat. "Les réseaux de chaleur ont permis de limiter cet effet grâce à leur alimentation d'origine majoritairement renouvelable, déconnectée de la variation des cours mondiaux, qui assure la stabilité du coût de l'énergie livrée."

 

25 propositions avancées par le groupe de travail


Un élément donne de l'espoir au FNCU : la tenue du groupe de travail Wargon sur ce sujet. Elle a débouché sur 25 propositions que la profession espère voir mises en œuvre rapidement et de manière coordonnée. Couplées à l'augmentation du fonds chaleur de l'Ademe, elles devraient permettre de rétablir un niveau d'attractivité nécessaire à la relance des réseaux dans tous les territoires, lancer de nouveaux projets de chauffage urbain, étendre et densifier le verdissement des réseaux existants. "Le SNCU et Amorce se mobilisent pour accompagner le déploiement de ces mesures sur le terrain qui seront présentées et explicitées à l'occasion des 15èmes Rencontres des réseaux de chaleur et de froid organisées dans le cadre de la deuxième édition de la Semaine de la chaleur renouvelable (3-5 décembre 2019)."

 

(1) Le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU), l'association Amorce et la Fédération des services énergie environnement (Fedene).

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