ARTISANAT. L'organisme et ses adhérents s'inquiètent de l'instabilité politique actuelle, malgré une légère amélioration de la situation de leurs entreprises sur un an.
Lors de la conférence de presse de rentrée des chambres des métiers et de l'artisanat (CMA), ce 2 septembre 2025, l'actualité politique est venue donner encore plus de consistance au vœu principal des représentants de l'organisme, par ailleurs constamment repris par les différentes instances patronales ces derniers mois : l'appel à la stabilité.
Acté quelques jours plus tôt, le vote de confiance décidé par François Bayrou, avec la probable chute de son gouvernement, vient en effet ouvrir une nouvelle période de tractations que n'apprécient guère ces acteurs. "Ce n'est pas tant le vote de confiance qui nous inquiète, mais plutôt les semaines et les mois qui vont suivre", souligne Joël Fourny, le président de CMA France.
Un optimisme fragile
"Habituellement, c'est le manque de main d'œuvre qui est la première des difficultés des artisans. Or désormais, c'est l'instabilité économique qui les préoccupe le plus", ajoute le chef de l'organisme, qui appelle les acteurs politiques à s'entendre au plus vite et à créer un climat de confiance favorisant la consommation des ménages et l'investissement au sein des entreprises.
Pourtant, le ciel se dégageaient peu à peu pour les acteurs du secteur. En effet, selon une enquête* de l'institut BVA, 60% des artisans estimaient, mi-2025, que la situation de leur entreprise s'était améliorée par rapport à l'année précédente. Avec toutefois des différences marquées entre les régions, l'optimisme étant le plus fort dans le quart nord-ouest et le plus faible dans le quart sud-est. "Mais ne nous leurrons pas, si cette enquête avait été menée quelques semaines plus tard, les résultats n'auraient pas été les mêmes", tempère Yannick Mazette, le président de la CMA PACA.
L'apprentissage en recul
Autre signe plutôt négatif pour le secteur : la baisse du nombre d'apprentis au sein des centres de formation (CFA) du réseau des chambres des métiers et de l'artisanat. Pour la rentrée de septembre 2025, l'organisme observe en effet une baisse de 5% des nouveaux contrats d'apprentissage par rapport à la rentrée 2024. "Une baisse liée en partie au recul des aides publiques à l'apprentissage, mais aussi à notre réalité démographique", estime Joël Fourny, qui indique que de nombreux centres de formation du réseau parviennent tout juste à atteindre l'équilibre budgétaire.
Et le secteur de l'apprentissage pourrait connaître de nouvelles coupes. Nos confrères des Échos révèlent que le gouvernement prévoit, dans la préparation du prochain budget 2026, de diminuer de plus de 1 milliard les crédits alloués à l'apprentissage, sur les 13 milliards prévus pour 2025. Reste à savoir si cette mesure sera maintenue par le probable prochain gouvernement, comme l'avait fait le gouvernement Bayrou avec de nombreuses parties du budget préparé par le gouvernement Barnier qui l'a précédé.
*présentée par CMA France lors de la conférence et réalisée auprès de 1.102 artisans et porteurs de projets entre mai 2025 et juillet 2026.