Les entreprises de travaux publics ont enregistré une activité et des factures en hausse depuis janvier, après un mois de décembre marqué par de nombreux jours chômés à cause d'une météo particulièrement difficile. Mais pour Patrick Bernasconi, président de la FNTP, il faudra se battre cette année afin de faire reconnaitre la qualité de l'offre et la justesse des prix, trop souvent revus à la baisse pendant la crise.

Après une année 2010 marquée par un chiffre d'affaires en recul de 1,4% à 38,7 milliards d'euros, dans des conditions climatiques difficiles ralentissant de nombreux chantiers, les travaux publics ont entamé 2011 sur une note positive. En effet, d'après la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), les factures émises par les entreprises de la profession en janvier 2011 sont 10,3% supérieures à janvier 2010 (+4,6% en comparaison à janvier 2009). De plus, les heures travaillées sont en hausse de 19% par rapport à la même période l'an dernier. Mais Patrick Bernasconi, président de la FNTP, se veut prudent sur cette reprise, rappelant que les entreprises ont surtout rattrapé en janvier les heures chômées pour cause d'intempérie, «qui ont été cinq fois plus élevées que la normale pour un mois de décembre».

 

Le secteur continue en effet de s'inquiéter de la hausse des prix des matières premières, mais se sent également concerné par le projet de schéma national des infrastructures de transport (Snit), rendu public le 28 janvier par le gouvernement mais qui «n'est pas financé» regrette Patrick Bernasconi. Selon lui, il faudrait que «l'Etat investisse en moyenne 3,4 milliards d'euros par an», alors qu'il «n'en fera en 2011 qu'au mieux 2,2 milliards». La FNTP s'inquiète d'autant plus que Thierry Mariani, secrétaire d'Etat aux Transports, a estimé le 1er mars que «si 70% des projets du Snit étaient réalisés, ce serait un succès». Pour couronner le tout, l'appel d'offres remporté par Autostrade concernant la mise en œuvre de l'éco-taxe a été annulé le 11 mars. «Cela va décaler dans le temps la mise à disposition de nouvelles ressources», déplore Patrick Bernasconi.

 

Continuer la bataille sur les prix
Le président de la FNTP, qui a participé depuis le début de l'année à des débats, dans différentes régions, avec les entrepreneurs du secteur, estime, à la lumière des idées exprimées lors de ces rencontres, que «la fédération doit mener le combat sur le terrain juridique pour combattre les dévoiements de procédures et dénoncer l'illégalité de pratiques d'enchères inversées». Pour lui les «objectifs sont clairs : tirer vers le haut la commande publique pour mieux valoriser la composante technique des offres des entreprises, pour faire reconnaître dans les prix la valeur ajoutée, environnementale, sociale». D'autant que c'est toujours la commande publique qui tire le marché, puisqu'elle représente 34% du chiffre d'affaires des TP. D'ailleurs, l'indicateur relatif au nombre de lots TP dans les appels d'offres a enregistré une hausse de 26% au cours des deux premiers mois de l'année, par rapport à la même période un an plus tôt. Au vu de ces éléments et des résultats des premiers mois de l'année, la FNTP envisage pour 2011 une croissance de 2,5%.

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