INFRASTRUCTURES. Après un mois d'arrêt, la Société du Grand Paris a annoncé une relance progressive des chantiers à partir du 20 avril, en commençant par la ligne 15 sud. Dans le même temps, les deux premiers marchés d'aménagements sur les lignes 16 et 17 ont aussi été attribués.
Si elle a demandé la suspension de tous les chantiers le 17 mars, la Société du Grand Paris (SGP) n'était évidemment pas complètement à l'arrêt depuis cette date. Entre le maître d'ouvrage du Grand Paris express, les entreprises impliquées sur les différents chantiers, l'Etat, les autorités de santé, les échanges ont été nombreux pour définir les mesures sanitaires et conditions nécessaires à une reprise des travaux, en garantissant la santé et la sécurité de tous les intervenants sur le terrain. Une réflexion indispensable, mais complexe au regard de la dimension des chantiers, d'une coactivité importante, d'un très grand nombre d'intervenants, ou encore du milieu urbain et contraint dans lequel les travaux se déroulent, pour ne citer que quelques exemples.
La SGP s'appuie sur les recommandations sanitaires inscrites dans le guide de l'OPPBTP. Des règles générales qui seront adaptées aux spécificités des chantiers du Grand Paris express. Notamment en ce qui concernent les gestes techniques, l'aménagement des bases vie, la préparation du matériel de protection, l'ajout de point d'eau pour pouvoir se laver les mains. "Les compagnons sont équipés pour prévenir tous risques, avec des cheminements précis pour éviter de se croiser", précise par ailleurs Bernard Cathelain, membre du directoire, dans une interview au Parisien.
Tenir compte des riverains
Les règles étant désormais définies, la SGP a entamé la relance de ses chantiers le 20 avril. C'est d'abord sur la ligne 15 sud que les travaux reprennent progressivement. Tout en veillant aussi à contenir les nuisances vis-à-vis des riverains confinés, notamment en limitant les horaires et en différant les opérations bruyantes.
Sur certains sites, les travaux sont limités à des activités préparatoires de "faible ampleur" ou à des interventions provoquant peu de nuisances. C'est le cas par exemple sur l'ouvrage Sentier des marins, à Villiers-sur-Marne, où des travaux à l'intérieur de la base vie les 23 et 24 avril doivent permettre de préparer la reprise de la maintenance du tunnelier Malala, ainsi que les interventions de génie civil. Sur l'ouvrage du Bel Air, à Vitry-sur-Seine, des interventions seront menées les 23 et 24 avril principalement dans le fond du puits, afin de préparer l'arrivée du tunnelier Aby.
Des travaux un peu plus lourds ont repris, comme la réalisation des parois moulées sur la gare du Pont de Sèvres, des opérations de sondage des sols au niveau de l'ouvrage Résistance à Issy-les-Moulineaux, ou encore le renforcement des sols au niveau de l'ouvrage Trapèze de Boulogne-Billancourt.
Un tunnelier à nouveau en action depuis le 21 avril
Du côté des tunneliers, un seul est à nouveau en action depuis le 21 avril. Il s'agit d'Amandine, sur le site de la gare d'Arcueil-Cachan. Mais les nuisances sont limitées "au fonctionnement du tapis convoyeur permettant d'acheminer les terres", indique la SGP sur son site internet. Par ailleurs, les déblais seront stockés à l'intérieur du chantier pour éviter des nuisances.
A Bagneux, le tunnelier Ellen devrait reprendre le 24 avril, en privilégiant une évacuation des déblais en journée, et en semaine. Du côté de la gare Bry-Villiers-Champigny, des travaux préparatoires à la reprise du creusement par le tunnelier Aïcha sont en cours depuis le 20 avril.
A Créteil l'Echat, l'activité tourne 24h/24. Le but est d'effectuer des tâches de maintenance et de préparer la reprise du creusement du tunnelier Camille. La SGP signale que ces opérations ont lieu "en grande profondeur", et ne doivent être perceptibles que "très faiblement". Le maître d'ouvrage met à disposition la liste des opérations prévues sur les chantiers sur son site internet, et la mettra à jour régulièrement.
Deux marchés d'aménagement attribués
Durant cette période de confinement et malgré l'arrêt provisoire des chantiers, "les équipes de la SGP, en télétravail depuis le 17 mars, sont à pied d'œuvre pour poursuivre la conception du Grand Paris Express", insiste le maître d'ouvrage. Les procédures d'appels d'offres ont suivi leur cours.
Si bien que le 21 avril au soir, l'attribution de deux nouveaux marchés aété annoncée. Dans les deux cas, il s'agit de marchés d'aménagement tous corps d'état, sur les lignes 16 et 17.
Le centre d'exploitation des lignes 16 et 17 pour 181M€
Le premier concerne celui du futur centre d'exploitation de ces deux lignes, "équipement indispensable à [leur] exploitation et à [leur] maintenance", insiste la SGP. Sur un terrain de 20ha, il sera situé sur une partie du site de l'ancienne usine PSA Peugeot-Citroën, entre Aulnay-sous-Bois et Gonesse.
Et c'est le groupement composé de Brezillon, Bouygues bâtiment Ile-de-France ouvrages publics, Eiffage énergie systèmes-Clevia Ile-de-France, et Satelec qui a remporté ce marché de 181 millions d'euros. Il comprend notamment la réalisation de terrassements complémentaires, de gros œuvre tel que la charpente métallique ou l'étanchéité, de lots techniques comme la ventilation, la plomberie ou la protection incendie, ainsi que les aménagements intérieurs et paysagers.
100 millions d'euros pour la gare Saint-Denis Pleyel
La SGP a par ailleurs confié le marché de travaux tous corps d'état de la gare Saint-Denis Pleyel à l'entreprise Besix. Représentant un montant de 100 millions d'euros, il comprend la réalisation de façades et de la verrière de la future gare, des voiries et réseaux, les corps d'état architecturaux mais aussi techniques, comme la plomberie, le chauffage et l'électricité.
Besix sera également chargé des prestations de quatre ouvrages de service. Trois d'entre eux, l'ouvrage Cachin, l'ouvrage des Etoiles, et l'ouvrage des Acrobates, sont dédiés à la sécurité des voyageurs, à la ventilation et au désenfumage des tunnels. Le dernier, l'ouvrage Finot, est un ouvrage de retournement des trains.
A noter que la SGP n'indique pas encore de date de démarrage des travaux. Cela dépendra des conditions sanitaires.
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