ANNONCE. Les pouvoirs publics viennent d'annoncer le maintien du gazole non-routier (GNR) jusqu'au 1er janvier 2023. Il était censé être supprimé le 1er juillet prochain. La filière se réjouit de cette annonce.

Pour la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), il s'agit d'une "victoire" : le gouvernement vient d'annoncer, d'après un communiqué de presse diffusé ce 25 mai 2021 par l'organisation professionnelle, le "maintien du gazole non routier (GNR) pour le secteur jusqu'au 1er janvier 2023". Cette annonce est bienvenue, pour les professionnels de la construction, confrontés notamment à des hausses de prix de matériaux et matières premières. L'impact sur la filière TP du retrait du GNR est évalué par la FNTP à 700 millions d'euros. L'organisation patronale rappelle que c'est la troisième fois que l'application de cette décision est reportée ; la date du 1er juillet 2021 avait finalement été adoptée, mais devrait, de fait, être modifiée dans la prochaine loi de finances. "Aujourd'hui, c'est un sentiment de grand soulagement qui est partagé par l'ensemble des entreprises de travaux publics, car la suppression du GNR au 1er juillet 2021 constituait une ombre de plus à un tableau déjà bien sombre depuis de nombreux mois", commente Bruno Cavagné, président de la FNTP.

 

Un an et demi pour prolonger les échanges

 

"Nous nous approchions de la date fatidique du 1er juillet sans avoir réglé aucun problème", réagit auprès de Batiactu Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). "Ce report nous laisse donc un an et demi supplémentaire pour échanger, notamment avec les pétroliers et le monde agricole, afin de trouver les réponses à des questions encore ouvertes, comme la couleur du carburant, la liste des engins pouvant l'utiliser, et les matériels non-polluants de substitution à coût équivalent." L'organisation assure qu'elle veillera à ce que ces mesures soient bien intégrées dans la prochaine loi de finances. La Capeb attend également des industriels de se pencher sur le sujet pour proposer des alternatives aux artisans des travaux publics. "Nous avons vraiment une vision citoyenne sur changement climatique, mais nous souhaitons que l'on nous donne les moyens d'effectuer cette transition au mieux", ajoute Jean-Christophe Repon. Du côté de la Chambre nationale des artisans des travaux publics (CNATP), on assure par communiqué de presse que la décision des pouvoirs publics s'imposait au vu du contexte économique, de la pénurie et de la hausse des prix des matières premières. "La Capeb et la CNATP demandent aux pouvoirs publics de travailler d'ores et déjà à la mise en œuvre de ce carburant et de la liste associée pour une application au 1er janvier 2023."

 

La Fédération française du bâtiment a également salué l'annonce du report sur les réseaux sociaux, évoquant une mesure "inopportune dans la période actuelle".

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