Après deux ans et demi de travaux, Milan s'apprête à fêter avec faste la réouverture ce mardi du théâtre lyrique de la Scala. Un rajeunissement qui s'accompagne d'une extension réalisée par l'architecte Mario Botta.

Ouverte en 1778, la Scala se devait d'être rénovée et modernisée car l'édifice n'était plus aux normes de sécurité, la machine scénique datait de 1938 et l'acoustique avait pâti des bombardements de la guerre 39-45. Aujourd'hui, le théâtre bénéficie de 18.000 m2 supplémentaires et la surface scénique passe de 920 à 1.650 m2. Antonio Acerbo, le directeur des travaux qui a également oeuvré à la renaissance de la Fenice à Venise, annonce que «le théâtre est aux trois quarts neuf». Ce soir 2.000 privilégiés vont pouvoir juger des qualités de cette métamorphose.

A l'intérieur, l'édifice a subi un profond rajeunissement. Les tentures de soie rouge des loges ont été remplacées, les miroirs restaurés et le sol réhabilité. Mais l'évolution la plus spectaculaire a eu lieu en coulisse avec l'installation d'une machinerie de pointe, contrôlée électroniquement et qui permettra une rotation plus rapide des décors pouvant s'enfoncer 18 mètres sous la scène. L'objectif est d'accroître le nombre de représentations, passant de 80 en 2003/04 à 118 pour la nouvelle saison.

Côté architecture, l'arrière de l'édifice a été coiffé d'une tour scénique haute de 38 mètres, bien plus élevée que la précédente et à sa gauche, derrière les toits, s'élève désormais une ellipse objet de toutes les polémiques. Ces deux structures de pierre sont signées par l'architecte suisse Mario Botta, qui a voulu transformer profondément les lieux plutôt que suivre le projet initial qui se voulait «très conservateur », selon les mots des dirigeants du théâtre en 2000.

La refonte de la Scala a coûté 61 millions d'euros, financés essentiellement par la commune. «C'est un miracle, les coûts ont été dépassés de seulement 10% et les délais ont été respectés», estime Riccardo De Corato, le maire-adjoint de Milan.
Mais les travaux ne seront terminées qu'au printemps puisque après la mi-janvier, le théâtre connaîtra un nouvel intermède jusqu'à la mi-mars, le temps de mettre au point de manière définitive les nouvelles machineries de la scène.

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