Afin d'assurer un mix énergétique "plus performant pour l'économie française", la filière nucléaire propose-t-elle de modifier le calendrier de la PPE qui doit être revue tous les 5 ans. "Ces horizons devraient être réajustés (…) sur des temps longs (25 ans minimum)" pour "mieux prendre en compte les particularités des projets nucléaires" en termes de retour sur investissement. Le lobby ajoute qu'une fois rénovée, une centrale peut être exploitée 10 à 20 années supplémentaires (comme le réclame le p-dg d'EDF) et que cette affirmation est encore plus vraie pour les réacteurs de 3e génération prévus pour être exploités entre 60 et 80 ans.

 

S'éloigner de l'Allemagne pour se rapproche du Royaume-Uni

 

Economiquement, la Sfen justifie ses positions : le nucléaire permettrait de mieux protéger la France des aléas des marchés des matières premières énergétiques grâce à un meilleur taux d'indépendance que ses voisins (55,8 %). Et la solution électronucléaire a fourni aux Français une électricité bon marché pendant des décennies : "un ménage allemand paye son courant 70 % plus cher", note-t-elle. La filière souhaite donc pérenniser le mécanisme de capacité mis en place depuis le 1er janvier 2017 et introduire une trajectoire de prix-plancher du carbone, applicable à l'électricité. "Le faible niveau de prix (autour de 5 €/tonne) est aujourd'hui insuffisant pour orienter efficacement les décisions d'exploitation et d'investissements des producteurs", assure-t-elle. Une autre proposition est d'inscrire dans la future réglementation (improprement nommée RT 2018 dans le document) "un objectif de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre par m² et par an cohérent avec la Stratégie nationale bas carbone". Il avance une valeur maximale de 3 kg CO2/m²/an en phase d'utilisation d'un bâtiment. Concernant les capacités d'effacement électriques, le livre blanc porte l'idée d'un lissage de la pointe de consommation grâce aux chauffages intelligents et compteurs communicants.

 

 

Elle propose également de s'inspirer du modèle britannique pour qu'à l'horizon de 2030, la France puisse "renouveler son parc" dans un cadre contractuel stable et attractif pour attirer des investisseurs, en assurant une rémunération prévisible, à long terme. Elle souhaite également la mise en place d'un organisme capable d'apporter sa garantie sur des financements bancaires contre rémunération afin de soulager la contrainte de financement. Enfin, les partisans de l'atome souhaitent que le traité européen Euratom, signé en 1957, connaisse une nouvelle vigueur, avec un doublement ou un triplement de son budget de recherche, et le maintien de l'ancrage du Royaume-Uni dans le paysage européen, malgré le Brexit… puisque le projet Hinkley Point C a été approuvé par le gouvernement May. Des propositions qui se heurtent frontalement à celles faites par de nombreux candidats.

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