L'Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes (UNSFA) dénonce à son tour, dans une communication envoyée ce jeudi, la procédure utilisée par la ville de Paris dans le cadre de "Réinventer Paris". Elle exige un moratoire et une transparence totale sur les coûts, gains et pertes que cette procédure a générés auprès de tous les acteurs.

"Parce que la ville ne peut se concevoir, ni se développer comme un "cadavre exquis". Par ces mots commencent le communiqué de Régis Chaumont, Président de l' Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes (UNSFA), parvenue à notre rédaction ce jeudi 3 mars, qui dénonce la procédure d'appel à projets "Réinventer Paris", menée par la ville de Paris et dont les résultats ont été rendus publics début février.

 


Une procédure qui a fait également grincer les dents de nombreux professionnels, au premier rang desquels le Conseil de l'ordre des architectes lui-même, dont la présidente Catherine Jacquot, nous déclarait dans un entretien "La procédure, très peu encadrée, permet à la mairie de Paris de faire une récolte d'idées et de projets alors que de nombreuses équipes d'architectes ont dû travailler sans aucune rémunération". Beaucoup voient dans cette manière de procéder, un moyen de détourner le concours, qui est lui rémunéré, dans le cadre d'un appel d'offres public.

 

Ce que met également en avant l'UNSFA ce jeudi en dénonçant "Que la ville ne peut se créer à bon compte, et encore moins sur le dos et avec le porte-monnaie des architectes, "taillables et corvéables à merci".

 

"[L'UNSFA refuse que] Réinventer Paris soit prétexte à détourner le code des marchés publics, soit le fossoyeur de notre profession, soit annonciateur de l'abandon de la pensée et du pouvoir de la puissance publique aux marchands de l'immobilier" et en "appelle à la responsabilité de chacun des acteurs, ou otages, de ce loto de l'immobilier, pour qu'ils arrêtent immédiatement cette manière insupportable de fabriquer la ville, au risque de se rendre complices d'une catastrophe urbaine, citoyenne et sociale annoncée à l'échelle du territoire."

 

L'UNSFA conclut en précisant qu'elle exige un "moratoire" sur cette procédure ainsi qu'une "transparence totale sur les coûts, gains et pertes que cette procédure a généré auprès de tous les acteurs".

actionclactionfp