La Fédération française du bâtiment a salué l'appel lancé dimanche par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en faveur d'une hausse des salaires dans le privé, estimant toutefois l’avoir devancé sur ce point depuis 5 ans. La FFB s’engage maintenant pour l’insertion des bénéficiaires du RMI.

Le président de la Fédération française du bâtiment, Christian Baffy, a déclaré «salué l'intervention du Premier ministre, partant du principe que la FFB a fait depuis cinq ans des efforts dans les salaires minima conventionnels du bâtiment». Et «nous continuons de revaloriser chaque année nos minima au niveau régional», ajoute-t-il. «Trois régions ont déjà négocié cette année, sur une base de 2% de hausse».

Christian Baffy complète ses propos en donnant deux exemples de hausses salariales. Pour un ouvrier professionnel ayant une expérience de trois à cinq ans, la moyenne nationale du salaire minimum pour 39 heures (bien 39) dans le bâtiment est passée de 1.114 Euros brut en 2000 à 1.423 Euros brut fin 2004, soit une hausse de 27,7%, ou 5,6% par an sur cinq ans.
Pour un ouvrier expérimenté et pleinement qualifié, avec 10 à 15 ans d'expérience, la moyenne nationale du salaire minimum est passée de 1.493 Euros brut en 2000 à 1.917 Euros brut fin 2004, soit une hausse de 28,4%.

Concernant la «situation obsolète des branches professionnelles qui ont des minima inférieurs au Smic», le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a souhaité que le ministre délégué aux Relations du Travail, Gérard Larcher, préside une réunion de la commission nationale de la négociation collective, le 18 mars prochain.

Gérard Larcher et Christian Baffy se sont rencontrés lundi pour signer un accord national sur le Contrat d’Insertion Revenu Minimum d’Activité (CI-RMA). Ce nouveau contrat a pour objectif de favoriser la reprise d’activité vers la profession de 1.500 bénéficiaires du RMI (revenu minium d’insertion), de l’AAS (allocation spécifique de solidarité) et de l’API (allocation de parents isolés) sur la période 2005-2006.
L’accord met l’accent sur la formation et l’accompagnement des bénéficiaires tout au long de leurs parcours comme conditions essentielles d’une intégration durable dans l’emploi.

Ce dispositif s’appuie sur le Service Public de l’emploi, sur les Conseils généraux et, là où il existent, sur les groupements d’employeurs (GEIQ) que le BTP a mis en place au cours de ces dernières années pour faciliter l’insertion et la qualification des personnes en situation d’exclusion.

Le contrat d'insertion-RMA «ouvre droit pour l'employeur à une exonération de 26% des charges de sécurité sociale et à une prise en charge forfaitaire de 425 Euros par mois correspondant à l'indemnité perçue auparavant par les publics concernés par ce contrat», explique-t-on au ministère du Travail.

Créé par la loi fin 2003, le RMA est un contrat à durée déterminée et à temps partiel ne pouvant excéder 18 mois, et d'une durée minimale de travail hebdomadaire de 20 heures. Le montant est au moins égal au SMIC horaire multiplié par le nombre d'heures effectuées. Selon les dernières statistiques publiées, en décembre 2004, et portant sur le troisième trimestre 2004, le dispositif du RMA bénéficiait à 300 allocataires.

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