PRÉVENTION. Qui des couvreurs, des électriciens ou des maçons présentent le plus fort taux d'accidentologie ? Quelles sont les lésions les plus courantes ? Afin de répondre à ces questions l'Iris-ST a publié les fiches de sinistralité par métier, pour les entreprises artisanales du BTP. Découvrez ces chiffres.

Les accidents du travail et maladies professionnelles sont régulièrement en baisse. L'Institut de recherche et d'innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST), s'appuyant sur les données statistiques de la Caisse nationale d'assurance maladie, révèle que les chiffres ont diminué sur 5 années consécutives : en 2016, les accidents du travail ont à nouveau reculé (-3,6 %) avec 53.471 cas, tout comme les accidents de trajets (-2,6 %) et les maladies professionnelles (-1,3 %). Ces dernières restent, dans plus de 90 % des cas, des troubles musculo-squelettiques (TMS) tandis que la principale cause des accidents de travail restent des problèmes de manutention. Le nombre de décès est, fort heureusement, lui aussi en baisse avec 69 morts en 2016 (-13,8 %) dont 23 sur la route. Les incapacités permanentes reculent à 3.717 cas (-6,4 %) tout comme le nombre de journées perdues, qui s'établissent tout de même à 3,82 millions (-1,4 %). En moyenne, 71 journées de travail étaient perdues par accident de travail pour les entreprises artisanales du secteur.

 

 

Les accidents du travail plus fréquents chez les charpentiers et les couvreurs

 

Il faut noter que les effectifs de l'artisanat du BTP ont également diminué sur la période 2015-2016, passant de 851.700 à 847.500 (-0,4 %). Les plus petites entreprises, entre 0 et 9 salariés, qui représentent 40 % de la totalité des salariés, représentent 38 % des accidents de travail. Elles sont donc légèrement sous-représentées, alors que les entreprises qui emploient davantage de salariés (entre 10 et 49), sont plus susceptibles de connaître des accidents. Leur poids dans l'accidentologie est de 47 %, ce qui est bien supérieur à leur poids dans les effectifs (38 %).

 

Mais quelles sont les activités les plus à risque et celles qui sont les plus sûres ? L'indice de fréquence des accidents s'établit à 63,1 en moyenne pour les entreprises artisanales du BTP. Les secteurs des travaux publics (58,6) et de la plomberie ou du chauffage (67,1) sont les plus proches de cette moyenne. Parmi les professions qui connaissent un plus fort taux, figurent les couvreurs (98,5) et surtout les charpentiers (109). A l'inverse, les artisans qui restent plus près du sol comme les paysagistes (29,5) connaissent moins de risques. Les électriciens, de façon plus étonnante, se situent également dans la moyenne inférieure (48,1). Les accidents répertoriés interviennent principalement lors d'opérations de manutention (50 % des cas), loin devant les chutes de hauteur (18 %) et les soucis rencontrés avec des outillages (16 %). Les lésions constatées touchent d'ailleurs davantage les mains (28 %) et les jambes (25 %) que les autres régions du corps (dos et rachis à 20 %, tête et cou à 9 %, torse et organes à 4 %).

 

Attention aux TMS !

 

 

Concernant les maladies professionnelles, les plus petites entreprises (0-9 salariés) sont encore plutôt épargnées par rapport à celles qui comptent entre 10 et 49 employés. Elles ne représentent que 34 % des cas pour 40 % des effectifs totaux, alors que celles de taille intermédiaire, totalisent 43 % des cas pour seulement 38 % des effectifs. En moyenne, sur l'ensemble du secteur, 244 journées de travail étaient perdues pour chaque cas de maladie professionnelle. Quant à l'origine de ces affections, elle est dans l'immense majorité liée aux troubles musculo-squelettiques (94 % des maladies). Ces problèmes qui touchent les muscles, tendons, nerfs et articulations, se traduisent par des douleurs, tendinites, lombalgies et syndromes du canal carpien. Bruit et amiante ne représentent que 2 % des cas chacun.

 

L'Iris-ST conclut sur deux chiffres : en 2016, pour les entreprises de moins de 20 salariés, 1 employé sur 6 a été victime d'un accident du travail. Ce qui représente, en France, le rythme impressionnant d'un accident toutes les 2 minutes les jours ouvrés… Plus que jamais, la prévention doit donc être prise au sérieux et la vigilance maintenue.

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