RETARD. Après l'annonce d'un nouveau retard de mise en service du prolongement de la ligne 12 du métro parisien, qui doit aller jusqu'à la mairie d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), la maire PCF de la ville a décidé de saisir la justice pour mettre au clair sur les raisons du retard.

"Qui peut croire qu'au 21e siècle, il faudrait dix ans pour réaliser seulement 1,5 kilomètre de station ?", s'interroge Meriem Derkaoui, maire PCF d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Le 18 septembre 2018, la RATP a pourtant bien annoncé un nouveau report de la mise en service du prolongement de la ligne 12 du métro parisien, qui est désormais prévue pour le mois de décembre 2021. Cette extension, longue de 1,5 kilomètre doit amener le métro jusqu'au cœur de la ville, créant deux nouvelles stations, nommées Aimé Césaire et Mairie d'Aubervilliers. "J'ai décidé de saisir la justice afin de faire la lumière sur les responsabilités de chacune et de chacun depuis le premier coup de pioche", explique Meriem Derkaoui, qui ajoute aussi vouloir dénoncer "ce qui ressemble clairement à un scandale tant la défaillance de l'Etat, des constructeurs, d'IDF Mobilités et de la RATP est flagrante dans ce chantier qui a débuté en 2012". Cette dernière a également demandé à Emmanuel Macron de lancer un audit indépendant.

 

"La RATP doit tout mettre en œuvre pour réduire ce retard et les surcoûts : tous les acteurs de ce projet, y compris la Région et pourquoi pas la RATP, doivent venir autour de la table", a déclaré Stéphane Toussel, président PS du Conseil départemental. Il déplore également "une double peine pour la Seine-Saint-Denis". De son côté, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a adressé une lettre à la maire d'Aubervilliers déclarant que la région et Île-de-France Mobilités ne portent "aucune responsabilité" dans ces retards. De plus, il est précisé qu'aucun des deux acteurs n'intervient "ni dans le financement, ni dans le pilotage du projet". Pour sa part, la RATP impute ces retards au "changement de méthodes constructives" et au "rephasage des travaux restant à réaliser".

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