La rénovation constitue l'enjeu majeur des acteurs de la construction en termes économiques, techniques et environnementaux. Il s'agit aussi d'une des priorités de l'AQC. Le 14e rendez-vous Qualité Construction a été consacré à ce thème, l'occasion pour l'agence de présenter ses derniers travaux.

La prévention des risques en réhabilitation-restructuration est un domaine d'activité aujourd'hui considérable qui constitue un enjeu majeur pour l'Agence Qualité Construction (AQC). Elle vient de publier son tableau de bord Sycodés (Système de collecte des désordres) édition 2012. Il s'agit d'une référence statistique reconnue, permettant d'avoir une vision dynamique de la pathologie. Publié chaque année par l'Observatoire de la qualité de construction, il suit les évolutions de la non-qualité et mesure son coût. Le tableau de bord intègre une interprétation des résultats, s'appuyant sur 7 années d'exploitation de la base de données restructurée.

 

Sycodés 2012 AQC
Sycodés 2012 AQC © AQC
Cette année, le système a recueilli 25.000 fiches de désordres supplémentaires, un chiffre constant par rapport à 2011. La base compte aujourd'hui près de 335.000 de ces désordres. Le tableau de bord 2012 fait apparaître que les désordres concernant les bâtiments récents (construits depuis 2010) ont un coût moyen de réparation en hausse (5.710 € contre 5.550 € en 2007). En revanche, pour les bâtiments construits antérieurement, le coût de réparation est en baisse (4.240 € aujourd'hui contre 6.430 € en 2006). Le coût relatif de désordre baisse lui aussi : 3,3 % du montant de construction des bâtiments réalisés en 2002 (il y a 10 ans) ont été consacrés aux réparations des désordres de nature décennale contre 3,9 % pour ceux construits en 2000 et 3,6 % pour ceux construits en 2001. La baisse générale des indicateurs se poursuit grâce à la meilleure qualité technique des ouvrages, à un glissement de la prise en charge de certaines pathologies dans le cadre de garanties ou du SAV, au moindre recours à l'expertise.

 

Jacques Jessenne, reconduit à la tête de l'AQC pour trois ans, a également présenté le deuxième guide pratique publié par l'Agence : « Prévention des risques en réhabilitation-restructuration des grands ouvrages du bâtiment ». Un ouvrage qui a pour objectif de sensibiliser les acteurs des opérations de rénovation d'envergure aux risques de non-qualité et à leurs conséquences humaines, techniques et financières. Coordonné par Jean Mottaz (Syntec Ingénierie), le guide a été réalisé par des représentants de tous les secteurs de la construction : maîtres d'ouvrage (AITF, USH), maîtres d'œuvre (CNOA, CICF, UNTEC), entreprises (EGF-BTP, FFB), contrôleurs techniques (Coprec Constrution), assureurs (FFSA, chambre syndicale des courtiers en assurance), exploitants (Vinci Facilities) et pouvoirs publics (ministère, ANAH). L'ouvrage attire l'attention sur les risques potentiels tout en proposant systématiquement des solutions concrètes.

 

Ces deux ouvrages techniques ont été présentés dans le cadre du 14e rendez-vous Qualité Construction qui s'est déroulé ce jeudi 31 mai à La Défense. Près de 260 participants ont assisté à trois tables rondes portant sur la « Rénovation des bâtiments : qualité et performances ». Ont été abordées les thématiques de maîtrise des risques, de maîtrise des compétences et de maîtrise des coûts. Alain Maugard (président de Qualibat) a soutenu que « la multiplication des indicateurs et d'outils d'autocontrôle permettrait aux entreprises de suivre la qualité ». Un avis que partage Jacques Jessenne (AQC) qui déclare vouloir « améliorer les protocoles de calcul de façon à ce que, au moment de la réception, on puisse mesurer la qualité ». Pour Hervé Leblanc (Fédération Française des Sociétés d'Assurance), c'est sur la formation des professionnels qu'il faut mettre l'accent.

 

L'AQC sur tous les fronts
L'agence vient de se voir confier la mise en place d'un Observatoire des signes de qualité par la Plan Bâtiment Grenelle. Il s'agit de faciliter la lisibilité des labels qualité du bâtiment, à la fois pour les professionnels de la filière mais également pour le grand public. Le dispositif se présente sous la forme d'une rubrique dédiée sur le site de l'AQC qui comprend un panorama des signes de qualité français, classés en catégories selon le domaine d'application, les conditions et procédures d'attribution ainsi que les spécifications relatives. A ce jour, l'inventaire compte plus de 1.000 signes publiés dont 988 relatifs aux acteurs et 66 relatifs aux bâtiments. Près de 140 fiches mères décrivent le processus d'acquisition et de renouvellement des signes de qualité. Soixante-dix organismes sont actuellement référencés.

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