GRAND PARIS. Suite à la pollution de la Seine imputée au groupe Vinci et à son sous-traitant depuis un chantier de Nanterre (Hauts-de-Seine), la région Ile-de-France a décidé ce mercredi 22 mai 2019 de suspendre ses financements au projet de prolongement du RER E (Eole) tant que le major n'aura pas prouvé la remise en état de l'écosystème.

Nouveau rebondissement dans l'épisode de pollution constatée dans la Seine à hauteur d'un chantier de Nanterre (Hauts-de-Seine) et imputée au groupe Vinci ainsi qu'à son sous-traitant : ce mercredi 22 mai, le Conseil régional d'Ile-de-France a voté la suspension des financements au projet de prolongement du RER E (Eole), dans lequel s'inscrivait le chantier en question. D'après l'AFP, la collectivité s'est engagée depuis 2016 à apporter sa contribution à ce projet d'extension de la ligne vers l'Ouest, dans le cadre du Grand Paris Express. L'enveloppe totale des investissements régionaux se chiffre à 175 millions d'euros, mais pour l'heure le robinet est coupé : la collectivité a décidé de "conditionner le versement de ces subventions à la production par le bénéficiaire de la preuve écrite de l'engagement irrévocable ou, le cas échéant de la réalisation complète, de la remise en état intégrale de l'écosystème du lit de la Seine et de ses abords". Autrement dit, il faut désormais que Vinci et son sous-traitant apportent la preuve que l'écosystème a été remis en état. A noter : le major est déjà visé à l'heure actuelle par une plainte déposée par une association de pêche et de protection de la nature.

 

 

Une condamnation unanime de tous les partis politiques du Conseil régional

 

Non seulement la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, est montée au créneau dans ce dossier pour demander des comptes à Vinci, mais les autres groupes politiques présents au Conseil régional ont également dénoncé cette situation. Le Front de gauche a pour sa part déclaré : "La région doit se montrer intraitable. Le pollueur doit payer ! Il faut une veille maximale quant aux risques environnementaux sur ces grands travaux." Un constat partagé par le groupe des radicaux de gauche, lequel avait d'ailleurs demandé fin avril que la collectivité engage "toutes les démarches nécessaires pour faire cesser ces comportements illégaux". Même son de cloche du côté du groupe Alternative écologiste et sociale, qui avait réclamé l'audition de Vinci "en commission régionale" ainsi qu'une vigilance "redoublée sur tous les marchés passés par la région".

 

 


 

Un reportage de nos confrères d'Europe 1 diffusé le 24 avril dernier affirmait que des toupies à béton de la société Vinci Construction France, filiale du major du BTP, avaient déversé des eaux de nettoyage dans une fosse à proximité de la centrale à béton qui alimente le chantier du prolongement du RER E à Nanterre. Or ces eaux usées se seraient ensuite écoulées jusqu'à la Seine, polluant non seulement le fleuve mais aussi son environnement immédiat. Plusieurs acteurs publics s'en étaient émus, et le major du BTP avait publié un communiqué dans la foulée, affirmant qu'il "[regrettait] cet incident anormal et exceptionnel et se [tenait] à l'entière disposition des autorités administratives et judiciaires dans le cadre de l'enquête qui pourrait être ouverte".

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