Dans le cadre du Salon Pollutec, l’Observatoire de la qualité de l’air (OQAI), dans un colloque sur la qualité de l’air intérieur, a hiérarchisé les polluants en rappelant notamment la liste des substances classées «hautement prioritaires».

Les polluants qui peuvent affecter la qualité de l'air intérieur des maisons sont très divers, qu'ils soient de nature chimique (COV ou Composés Organiques Volatils), biologiques ou particulaires. L’Observatoire de la qualité de l’air considère 7 substances comme «hautement prioritaires».

Pour Séverine Kirchner, coordinatrice scientifique de l’OQAI, la substance la préoccupante est le formaldéhyde, le polluant le plus fréquent et le plus présent, qui fait l’objet d’une attention particulière. Il se distingue des autres composés organiques volatils par le fait qu’il est présent dans de très nombreux produits d’usage courant : mousses isolantes, laques, colles, vernis, encres, résines, papier, produits ménagers, pesticides... La plupart des bois agglomérés et contreplaqués (mobilier, matériaux de construction) en contiennent, et il est également utilisé dans certains médicaments, cosmétiques, et textiles. Le formaldéhyde provoque, même à faible concentration, des irritations et des inflammations des yeux, des voies respiratoires et de la peau. Il peut également avoir des conséquences neurologiques, se traduisant par une fatigue accrue, des angoisses, des migraines, des nausées, de la somnolence ou des vertiges.

Parmi les autres substances considérées comme «hautement prioritaires» par l’OQAI, il y a le benzène que l’on retrouve notamment dans les produits de bricolage, de décoration, d’ameublement. Il y a aussi l’acétaldéhyde présent dans les mousses isolantes, les colles, les vernis, papiers, pesticides, cosmétiques…

De même, l’Observatoire retient dans sa classification le radon, le fameux gaz émanent naturellement du sous-sol, et qui est présent dans la plupart des matériaux de construction. Ce gaz inodore et incolore provient de la désintégration de l'uranium et du thorium, présents en proportions variables dans la plupart des roches, et donc dans la plupart des matériaux de construction. Sa concentration varie d'une maison à l'autre dans une même zone géologique. Elle varie aussi fortement d'une région à l'autre, en fonction de la nature géologique du sous-sol (le granit et le schiste en contiennent plus).

Enfin, les particules, le dichlorvos (utilisé notamment comme insecticide) et l’ester de phtalate (ajouté aux plastiques pour les rendre plus souples : moquettes, certains jouets…) sont également considérés comme substances «hautement prioritaires».

Vers une meilleure visibilité des agents polluants
Une vaste enquête en cours depuis deux ans sur les logements, dont les résultats seront publiés d'ici l'été 2006, doit permettre d'identifier les agents polluants et leur source en étudiant également la présence, le mode de vie et les activités des occupants. L’OQAI, maître d'oeuvre de l'enquête, passe ainsi au crible près de 600 logements pour constituer une gigantesque base de données. «D'ici l'été, on pourra commencer à développer des indices de qualité, arriver à des indicateurs décrivant les bâtiments en termes de qualité de l'air intérieur», a assuré Séverine Kirchner. «Les connaissances sur l'exposition aux risques sont insuffisantes, les matériaux encore méconnus. Jusqu'ici, on a géré par la crise», rappelle-t-elle en citant les scandales autour du plomb, de l'amiante ou de la légionellose.

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