Bpifrance et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont signé deux accords financiers, d'un montant de plus d'un milliard d'euros, dont le but est de soutenir les projets innovants de PME/ETI en phase d'industrialisation. Par effet de levier, des investissements de plusieurs milliards d'euros en actifs et la création de plusieurs milliers d'emplois sont attendus.

Dans le cadre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEI) du Plan d'investissement pour l'Europe, deux accords ont été passés entre la Banque européenne d'investissement (BEI) et Bpifrance, filiale de la Caisse des Dépôts, qui accompagne les entreprises, depuis l'amorçage jusqu'à l'entrée en bourse. D'un montant de plus d'un milliard d'euros, ils visent à "renforcer les investissements en fonds propres pour l'industrie du futur" et "accroître les prêts aux PME et aux ETI innovantes françaises". Ambroise Fayolle, le vice-président de la BEI, explique : "Grâce à ce nouvel accord avec le FEI, nous doublons notre capacité d'intervention en faveur des entreprises innovantes. (…) Le plan Juncker abonde les 700 M€ de fonds consacrés par l'Etat français à la relance industrielle en France. Une initiative qui devrait catalyser près de 2 milliards d'investissements en actifs industriels, et la création de pas moins de 4.000 emplois".

 

Des prêts garantis par l'Europe

 

Concrètement, deux outils sont activés : les "Prêts Innovation et amorçage" d'une part, et le "Fonds Société de projets industriels" d'autre part. Les premiers, qui sont accessibles aux entreprises françaises depuis le mois de mai 2015, ont d'ores et déjà permis d'accompagner près de 850 d'entre elles en 17 mois. Face à ce succès, il a été décidé de doubler l'enveloppe de financement pour un montant total de 420 M€ sur deux ans. Le Prêt Innovation (320 M€) sera garanti à hauteur de 50 % par le FEI et "facilitera le lancement industriel et la mise sur le marché d'innovations de PME et petites ETI (jusqu'à 499 salariés) pour des tickets jusqu'à 5 M€". Le Prêt Amorçage Investissement (100 M€) sera, quant à lui, garanti à hauteur de 40 % par le FEI. Il "permettra de renforcer la structure financière des jeunes entreprises qui réalisent une levée de fonds auprès des investisseurs avisés et de les accompagner dans leur développement en leur apportant un financement complémentaire jusqu'à 1,5 M€".

 

Investissements dans l'industrialisation de nouvelles technologies

 

 

Le Fonds Société de projets industriels (SPI), lui aussi créé au début de 2015 par l'Etat et Bpifrance dans le cadre du Programme des Investissements d'Avenir, a également suscité l'intérêt du FEI. Son rôle : compléter les outils de capital-risque et de capital développement en se concentrant sur la phase d'industrialisation d'une technologie. "En investissant de façon minoritaire au capital de sociétés de projet aux côtés d'un ou plusieurs partenaires, le fonds SPI est un nouvel outil concourant à créer les positions industrielles de demain", affirme Bpifrance. Déjà doté de 700 M€, il a déjà investi 160 M€ dans cinq projets qui portent notamment sur les énergies renouvelables et la chimie verte. La BEI a décidé de renforcer cette action en créant un fonds spécifique SPI BEI, doté de 100 M€ et constituant "la première plateforme d'investissement soutenue par le FEI". Les deux fonds seront gérés par Bpifrance et devraient soutenir une vingtaine d'opérations.

 

Carlos Moedas, le commissaire européen à la recherche, la science et l'innovation, résume : "(…) l'Union européenne donne un coup d'accélération à la relance économique en France. C'est un signal fort au secteur privé qui donnera la confiance d'oser et d'innover pour le bien commun de nos sociétés".

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