Pour la 5e édition de Monumenta, le Grand Palais accueille l'œuvre de l'artiste français Daniel Buren. Baptisé Excentrique (s), cet habile dispositif met en scène des ombrelles colorées s'étirant sur l'ensemble de la surface de la grande nef. Au final, la performance confronte le visiteur à l'art contemporain. Balade au cœur de cette forêt de parapluies.

Sous les ombrelles, la forêt ! Mais attention, ici, pas d'arbres, de sapins et d'animaux en tous genres. Non, ici, on trouve une immense canopée moderne et joyeuse constituée d'ombrelles colorées.

 

Cette performance entre dans le cadre de Monumenta, nom de la manifestation organisée, depuis 5 ans, par le ministère de la Culture et de la Communication. Celle-ci invite chaque année un artiste à investir les 13.500 m2 et les 35 mètres de hauteur de la Nef du Grand Palais en créant une œuvre inédite et gigantesque. Un événement qui rencontre un véritable succès au fil des années. D'ailleurs, en 2011, la structure gonflable aux teintes sanguinaires de l'Indien Anish Kapoor, Leviathan, avait attiré pas moins de 270.000 visiteurs. Pour cette édition 2012, c'est Daniel Buren qui a eu carte blanche pour investir ce haut-lieu de la culture parisienne. Et l'œuvre qu'il met en scène affiche la couleur !

Des couleurs imposées par le matériau

En effet, il a imaginé un parcours pensé et ordonné alternant différentes ombrelles rouge-orangé, bleues, jaunes et vertes formant au final une promenade. Mais pourquoi ce choix de couleurs ? «Elles sont les seules qui existent dans les matériaux choisis *. Elles sont donc ce qu'elles sont et n'ont rien à voir avec un choix esthétique quelconque de ma part. J'ai donc fait avec par nécessité et par obligation», explique l'artiste. Ces parapluies portés par des poteaux habillés par les célèbres rayures des colonnes de Buren se caractérisent donc par leur singularité et leur originalité. Formant un faux plafond d'environ 2.50 m de haut, la perception de l'ensemble se veut mouvante, changeante en fonction du temps et de la lumière du ciel. Par exemple, avec le soleil, on pourra observer le reflet des teintes sur le sol. Se déploiera alors un jeu de lumière et de transparence, clé de voûte des travaux de Daniel Buren. Celui-ci a également souhaité marquer son exposition par une nouvelle distribution du site puisque les visiteurs entreront côté nord et sortiront côté sud.

 

Origine du projet
Quant à la genèse du projet, le créateur aime raconter que tout est parti de la conception du Grand Palais : «Ici, tout est cercle. L'ensemble est formé sur des courbes», glisse-t-il. Des courbes que l'on voit aussi au centre du projet puisque sont aménagés sur plusieurs mètres carrés des miroirs ronds trônant juste en-dessous de la nef. «Cet espace remonte jusqu'à la verrière formant une sorte de cylindre imaginaire», souligne Daniel Buren, qui une fois de plus s'amuse avec la lumière et la réverbération. Cet endroit se révèle ludique et tous les visiteurs pourront grimper sur ces objets et se laisser porter par différentes perceptions. Mais attention : les filles, qui s'aventureraient avec leur jupe à jouer les «Marilyn Monroe», devront se méfier de leur reflet bien sûr !

 

Exposition Monumenta - Grand Palais de Paris - du 10 mai au 21 juin.

 


*Films plastique de Renolit

actionclactionfp

Entrée de l'exposition Monumenta

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Pour sa 5ème édition, l'exposition Monumenta a donné carte blanche à Daniel Buren.

Pluie de parapluies

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Daniel Buren a imaginé une pluie de parapluies colorés qui s'étend sur les 13.500 m2 de l'exposition.

Et les colonnes de... Buren

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Pour soutenir les ombrelles, les poteaux sont parés des célèbres rayures noires et blanches des colonnes qui ont fait la renommée de l'artiste.

Reflet

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
L'exposition joue sur la lumière, la transparence et le reflet des couleurs.

Bande sonore

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
L'exposition est accompagnée d'une bande sonore où l'on entend 37 personnes différentes en 37 langues différentes. Au final, un mélange de textes et de sons qui forment un vague sonore.

Vue sur la nef

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Pour profiter pleinement de l'exposition, le visiteur devra se promener mais également lever la tête afin de profiter de la nef à travers les ombrelles colorées.

Projection

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Avec le soleil, il est possible de voir le reflet des couleurs sur le sol.

Boutique

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
La boutique fait également partie de l'exposition. Sur elle, se reflète également la couleur des ombrelles.

Espace miroir

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre
Au centre de l'exposition, un espace libre aménagé de miroir. Les visiteurs peuvent monter sur les objets et profiter des différentes perceptions et notamment du reflet de la verrière.

Reflet dans le miroir

Reflet
Reflet © Céline Galoffre

Vue du dessus

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre

La nef

Monumenta
Monumenta © Céline Galoffre

Daniel Buren devant son oeuvre

Daniel buren
Daniel buren © Céline Galoffre