L'Afsset appelle à une meilleure maîtrise de la qualité de l'air et de l'eau en ce qui concerne les bassins sportifs ou de loisir. Une étude de l'agence révèle que les produits chimiques de désinfection combinés avec la matière organique apportée par les baigneurs forment des contaminants chimiques nocifs. Explications.

Si les contaminations microbiennes étaient jusqu'ici au centre de toutes les études sanitaires, l'Agence sanitaire environnement-travail (Afsset) s'est récemment penchée sur les effets des produits chimiques de désinfection utilisés pour tuer les bactéries qui causent mycoses, verrues, diarrhées et autres otites. Résultat : « le risque prépondérant dans les piscines publiques est maintenant chimique. Les produits de désinfection de l'eau, dérivés du chlore, du brome ou de l'ozone se recombinent avec la matière organique apportée à l'eau par les baigneurs et forment des sous-produits qui sont des contaminants chimiques nocifs », indique un communiqué de l'Agence.

 

Risque cancérigène très faible
Ainsi, parmi les produits cités par l'Afsset, le chloroforme et les trichloramines, qui pourraient être cancérigènes. L'agence modère toutefois en indiquant que « le risque cancérigène lié à l'exposition de chaque sous-produit de désinfection, pris séparément, est négligeable pour toutes les catégories de population considérées ». De même, il serait difficile, selon elle, de faire une évaluation de toxicité faute de pouvoir apprécier les effets éventuels de l'addition des produits. L'étude de l'Afsset estime que ces composés « peuvent atteindre des taux capables d'entraîner des troubles respiratoires, cutanés et oculaires », notamment chez les nageurs réguliers et les très jeunes enfants.

 

Pour remédier à ces troubles et réduire la concentration en polluants, l'Afsset recommande, entre autres, « un net renforcement de l'hygiène corporelle » ainsi qu'une « meilleure maîtrise des traitements ». En outre, afin de contrôler la qualité de l'air des piscines, l'Agence demande le classement des piscines couvertes dans la catégorie des « bâtiments à pollution spécifique », ce qui entraînerait l'obligation de maintenir un débit minimum d'air neuf.

 

Le rapport de l'Afsset concerne les 16.000 piscines destinées à un usage sportif ou de loisir, qui accueillent 25 millions de baigneurs chaque année.

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