CHANTAGE. Un groupe de pirates informatiques a revendiqué la cyberattaque menée contre Bouygues construction en fin de semaine dernière. Il menace à présent le groupe de BTP de publier certains documents qu'il prétend avoir volés. Bouygues construction assure de son côté à Batiactu que les collaborateurs continuent de travailler et que les chantiers avancent.

La pression semble augmenter au sujet de la cyberattaque subie par Bouygues construction la semaine dernière. Un groupe de pirates informatiques, connu sous le nom de Maze, revendique visiblement l'attaque, selon une dépêche de l'Agence France presse (AFP) publiée le lundi 3 février 2020 en fin de journée. Un texte intitulé "Bouygues construction" serait en ligne, "contenant une liste d'ordinateurs de l'entreprise censés avoir été piratés et dont les données sont potentiellement bloquées", nous apprend l'agence. "Selon le groupe, ces 237 fichiers représentent plus de 700 téraoctets de données."

 

Les pirates demandent 9 millions d'euros

 

D'après Damien Bancal, responsable du renseignement de la société de cybersécurité canadienne 8brains et interrogé par l'AFP, les pirates demanderaient "dix millions de dollars" (soit approximativement 9 millions d'euros) pour ne pas diffuser les documents volés. Le major français de la construction se verrait ainsi sous la menace de voir diffusés sur Internet des documents confidentiels.

 

 

Ce groupe de pirates informatiques n'en est visiblement pas à son coup d'essai, il est connu pour être associé à des divulgations sur Internet de documents volés à des entreprises, comme la société américaine Southwire. "Celle-ci refusant de payer la rançon de 6 millions de dollars, les pirates ont publié en janvier l'ensemble des données volées, encore disponibles sur leur site", assure l'AFP. "La ville américaine de Pensacola ou l'entreprise de sécurité Allied Universal ont également été victimes du même logiciel en fin d'année."

 

Interrogés par l'AFP, ni l'Anssi ni Bouygues Construction n'ont souhaité confirmer ou commenter ces éléments. Bouygues construction assure toutefois à Batiactu, ce lundi, que les collaborateurs du groupe continuent de travailler et que les chantiers avancent. Une enquête judiciaire a été ouverte pour "extorsion en bande organisée", "accès et maintien dans un système de traitement automatisé de données" et "entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données", a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Paris.

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