VU A BATIMAT. Défaut dans les modules photovoltaïques, échauffement au niveau de la connectique ou problème d'isolement, les installations solaires en toiture présentent des dysfonctionnements qu'il est possible de maîtriser par quelques solutions simples. Cécile Miquel, chargée de projet photovoltaïque à l'association Hespul, donne des indications dans le cadre d'une conférence de l'AQC sur le salon Batimat 2017.

Les installations solaires présentent parfois des dysfonctionnements. S'agit-il de problèmes de conception, de matériel ou de mise en œuvre ? Cécile Miquel, de l'association Hespul, a réalisé une étude qualitative (et non quantitative) basée sur des rapports d'expertise afin de distinguer tous les défauts et de proposer quelques pistes pour les éviter.

 

 

Tous les composants des installations sont susceptibles d'être source de désordre, qu'il s'agisse des modules, des liaisons en courant continu ou de l'onduleur. Des désordres qui entraînent parfois des échauffements et amènent un risque d'incendie ou qui présentent des risques pour les personnes en cas de problème de mise à la terre. Cécile Miquel détaille : "Les défauts touchant les modules vont de la simple salissure et de l'encrassement qui causent une perte de production à des problèmes de 'mismatch' c'est-à-dire des erreurs d'appariement où des modules de différentes puissances sont montés en série. On peut également évoquer le vieillissement des modules, dont la garantie de performance court sur 20 ans, et qui présentent une baisse de production évaluée à -0,5 % par an". La spécialiste rappelle que l'usure des matériaux d'encapsulation se traduit notamment par un jaunissement sous l'effet des rayons UV qui entraîne une perte optique. Une pénétration d'eau à l'intérieur des modules favorisera la corrosion qui déclenchera un échauffement. "Une inspection visuelle permet de repérer des défauts pour remplacer les modules concernés", assure la spécialiste. Elle rappelle que lors de la mise en œuvre, il faut porter une attention particulière à la fixation des modules, en évitant un serrage trop fort qui risque de fissurer le verre, et qu'il est également décommandé de marcher sur ces éléments fragiles.


Bien choisir les équipements et les entreprises qui les installent

 

Concernant la connectique et le câblage, l'experte d'Hespul poursuit : "Il faut utiliser des connecteurs de même marque et même modèle et ne pas panacher, même s'ils sont censés être compatibles. Les contacts électriques risquent d'être moins bons. Ensuite, il faut espacer les composants et ne pas laisser traîner des câbles". Elle cite des malfaçons constatées, comme l'utilisation de la gouttière comme un passage de câbles ou d'accumulation de déchets sur la toiture à cause d'écoulement perturbés par des câbles. Cécile Miquel reprend : "Le mieux est de les protéger, et des intempéries et des nuisibles, comme les rongeurs en zone agricole". Sur l'onduleur, la panne numéro un est la mise en sécurité de l'ensemble du système, dès que la machine constate un défaut. Il peut s'agir d'un problème de dimensionnement ou d'un défaut d'isolement d'une section (comme une fuite électrique entre un module et le cadre par exemple). La spécialiste raconte : "Il faut vérifier si l'onduleur identifie le type de problème en autodiagnostic. Il faut également bien choisir son matériel, et l'installer dans un emplacement adapté, ventilé et accessible". Le problème classiquement rencontré est de se servir du local électrique comme d'un débarras en y entreposant des outils ou des matériaux sources de poussières qui finissent par poser problème.

 

 

Sur la détection des petits défauts, Cécile Miquel recommande de bien scruter son suivi de production afin d'identifier rapidement d'éventuelles dérives par des méthodes simples. Il faudra également se montrer vigilant sur la qualité des matériels choisis et sur les qualifications des entreprises intervenantes. Enfin, la spécialiste rappelle qu'un document sera prochainement édité par l'Agence Qualité Construction rappelant les points cruciaux à contrôler, à la fois à la commande et à la réception du chantier.

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