Alors que les journées « Energie solaire et bâtiment » –en partenariat avec le SER (Syndicat des énergies renouvelables)–, ont ouvert leurs portes ce lundi pour trois jours, les industriels des énergies renouvelables accusent le gouvernement de vouloir «saborder» le décollage en France du photovoltaïque.

La politique française sur le photovoltaïque est «incompréhensible», a accusé Arnaud Mine, l’un des vice-présidents du Syndicat des énergies renouvelables (SER), en marge d'un colloque sur l'énergie solaire, aux côtés de Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l’Ademe.

«On est en train de saborder une filière pour laquelle nous avons en France une expérience, des entreprises, un savoir-faire, où il y un enjeu énorme (à l'échelle mondiale, en termes de compétitivité industrielle), un potentiel considérable de créations d'emplois».
L'industriel dénonçait la suppression complète en 2006 des subventions de l'Ademe pour l'installation d'équipements d'énergies renouvelables.
Le gouvernement justifie cette suppression par l'austérité budgétaire. Il pointe la création d'un crédit d'impôt depuis janvier 2005 pour l'acquisition de matériels écologiques dont bénéficient notamment chauffe-eau solaires, capteurs photovoltaïques et autres équipements d'énergies renouvelables.
Pour le SER, ce crédit d'impôt est loin de compenser les subventions de l'Ademe, notamment parce qu'il concerne seulement les particuliers pour la résidence principale dont ils sont propriétaires. Il s'avère très pénalisant pour le photovoltaïque, qui sera compétitif, selon lui, «en 2015».
«La fusée est prête à décoller mais au moment où on entre dans la phase critique, on coupe le carburant», a ajouté Arnaud Mine.
Le SER demande par ailleurs le doublement du tarif d'achat préférentiel par EDF de l'électricité photovoltaïque à 3O centimes d'euros par kWh.
«On attend des annonces (du gouvernement) sur un relèvement du tarif mais ce sera très probablement insuffisant», a observé Arnaud Mine.

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