Le Premier Ministre a annoncé jeudi dernier une remise à plat du soutien public à la filière photovoltaïque, avec notamment la définition «d'un nouveau cadre» d'ici à mars 2011. En attendant, il a été décidé d'un moratoire sur les nouveaux projets, à l'exception des installations «à usage domestique». Une décision qui a suscité de vives réactions de la part du secteur.

«C'est scélérat, en plus d'être absurde», tels sont les propos d'Arnaud Mine, président de Soler, suite à la réunion du gouvernement de jeudi dernier, qui a annoncé la prochaine remise à plat du soutien public à la production d'énergie solaire, avec la recherche d'un nouvel équilibre qui pourrait déboucher sur une nouvelle baisse du tarif de rachat par EDF, jugé actuellement «très favorable», par François Fillon.
Pour Matignon, il s'agit "de mettre fin à la création d'une véritable bulle spéculative".
Ce «nouvel équilibre» sera recherché «en concertation avec toutes les parties concernées», précise le gouvernement. Le Premier Ministre s'engage ainsi «à respecter à la fois les engagements forts et consensuels du Grenelle Environnement en matière de diversification des sources d'énergie, notamment l'objectif de 500 MW de nouveaux projets par an, et à protèger le consommateur en permettant de maîtriser l'évolution du prix de l'électricité». Cette nouvelle donne devrait intervenir en mars 2011.

 

Un moratoire sur les nouveaux projets
D'ici là, le Premier Ministre prévoit la suspension transitoire de l'enregistrement de nouveaux projets, à l'exception de ceux concernant les installations photovoltaïques «à usage domestique», soit une puissance crête inférieure à 3 kW, confiant à Nathalie Kosciusko-Morizet et Christine Lagarde le soin de saisir le Conseil Supérieur de l'Energie d'un projet de décret.
Il est également prévu pour la ministre du Développement Durable et Eric Besson, ministre de l'Industrie, de réunir les industriels du secteur afin «d'élaborer un plan permettant de favoriser les technologies innovantes». L'idée étant de permettre d'accentuer la compétitivité française dans un contexte concurrentiel difficile, afin de réduire l'importation des produits de moindre qualité. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi déploré, selon des propos recueillis par l'AFP, qu'«un panneau chinois, c'est 1,8 fois la consommation de CO2 d'un panneau français», et d'ajouter : «Avec le système actuel, on fait subventionner l'emploi industriel chinois par le consommateur d'électricité français».
En Recherche et Développement justement, le Premier Ministre a souligné qu'il demanderait que «le Commissariat général à l'investissement lance avant la fin de l'année, avec l'ADEME, deux appels à manifestation d'intérêt en matière de photovoltaïque et de solaire à concentration».

 

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