INNOVATION. Le projet de MX3D est en passe d'aboutir à l'installation, sur un canal d'Amsterdam (Pays-Bas), d'une passerelle en acier, entièrement réalisée par impression 3D. Une prouesse technologique autant qu'une belle réalisation design.

MX3D porte un nom de robot de Star Wars. Pourtant, son design, sombre et torturé, rapproche cet ouvrage d'art d'une création de H.R. Giger (ou à des œuvres de l'Art nouveau de Guimard). Mais ce projet reste tout ce qu'il y a de plus pacifique : il s'agit d'un pont piétonnier en métal, entièrement imprimé en 3D, conçu pour démontrer les possibilités de cette technique d'avant-garde. Projet qui est sur le point d'aboutir à l'installation de la passerelle au-dessus d'un canal historique d'Amsterdam (l'Oudezijds Achterburgwal), au début de 2019. Pour l'heure, l'ouvrage s'expose dans le cadre de la semaine du design hollandaise à Eindhoven, jusqu'au 28 octobre.

 

Les porteurs du projet ont développé des outils spécifiques pour des bras robotisés industriels multiaxes, afin de parvenir à imprimer une structure complexe et solide en acier. Le concept a été imaginé par le Joris Laarman Lab, tandis que l'ingénierie est le fruit du travail d'Arup. Côté matériau, c'est l'expertise d'Arcelor-Mittal qui a été sollicitée, tandis qu'Air Liquide et Oerlikon ont apporté leurs connaissances du soudage. D'autres industriels sont intervenus, comme Lenovo (matériel informatique), ABB (robotique) ou Heijmans (construction). La fabrication s'est étalée entre les mois de mars 2017 et mars 2018, avant que des tests structurels ne soient menés en atelier au cours de l'été dernier.

 

L'équipe responsable de MX3D s'est appuyée sur de nombreuses compétences en mathématiques, informatique, afin de modéliser la structure et l'instrumenter afin de suivre le comportement de la passerelle en temps réel. Parmi les partenaires figurent Autodesk, éditeur de logiciels spécialisés, qui a apporté sa connaissance des services cloud et mis au service de MX3D la puissance de cet outil pour développer des algorithmes capables d'apprendre des réactions physiques du pont. Il sera par exemple possible pour les scientifiques de savoir combien de personnes se trouvent sur la passerelle à un instant donné et de connaître leur vitesse de déplacement. Données qui seront ensuite utilisées par l'Amsterdam institute for Advanced Metropolitan Solutions (AMS), chargé d'étudier les infrastructures de la ville.

 

 

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