Près d’un an après les incendies meurtriers dans deux immeubles vétustes de la capitale, la Ville de Paris a publié mercredi dernier un rapport afin de «rendre des comptes après cette double tragédie» sur la crise du logement.

Publié à la demande du maire de Paris, Bertrand Delanoë, le rapport propose un éclairage autour de quatre problématiques liées à l’insalubrité dans la capitale : ce que sont devenues les familles rescapées des incendies de l’été 2005 ; la mise en place d’un dispositif opérationnel de sécurisation des immeubles vulnérables à Paris ; le point sur la politique globale de la ville de lutte contre l’insalubrité ; et plus largement, les principales données liées à son action en faveur du logement social.

Au total, plus d'un millier de taudis sont recensés dans la capitale, mais, selon la préfecture, près de 80.000 résidences privées sont «potentiellement indignes». Par rapport à cette situation, Bertrand Delanoë souhaite «arracher définitivement à cet environnement les milliers de familles parisiennes qui y étaient exposées depuis trop longtemps». Selon les chiffres du rapport, d’ores et déjà, 3200 ménages – qui représentent plus de 15.000 personnes – ont été relogés depuis 2001, dont environ 500 au cours de l’année écoulée. «La Ville de Paris a assumé à elle seule, 85% de ces opérations. Et d’ici fin 2007, plus de 1.000 familles supplémentaires seront relogées : ainsi, conformément à l’objectif visé, la totalité des personnes vivant dans ce millier d’immeubles insalubres auront retrouvé un toit décent. Sur l’ensemble de cette mandature, et compte tenu des efforts budgétaires intervenus depuis l’automne 2005, plus de 200M€ auront été mobilisés par notre collectivité pour l’éradication de l’habitat insalubre à Paris», indique le maire de Paris.

Concernant les familles de rescapés des incendies meurtriers de l’été dernier, sur la quarantaine de familles, seules sept - qui n'avaient pas à l'époque de titres de séjour - bénéficient encore d'un hébergement temporaire. Tous occupaient l'immeuble de la rue du Roi-Doré (3e), en partie squatté. «Cinq viennent d'être régularisées et elles devraient pouvoir obtenir un logement définitif dans les semaines qui viennent», selon la mairie. Pour les familles (42 adultes, 80 enfants) du boulevard Auriol, toutes munies de papiers et ayant un emploi, 32 logements dans le parc social de Paris ont été proposés une semaine après le drame, en majorité des F5. A la demande de l'Etat, un suivi social a été assuré afin d'aider certains ménages à faire face à une situation d'endettement.

Création d’un observatoire des hôtels meublés
Enfin, un «observatoire des hôtels meublés» (au nombre de 634) sera opérationnel à compter du 1er septembre et la ville a acheté 60 établissements de ce type depuis 2001 pour construire des résidences sociales ou des logements sociaux, a annoncé la mairie de Paris. Dès la rentrée, une aide financière sera proposée par la collectivité parisienne aux gestionnaires d’établissements hôteliers réalisant des travaux de sécurité et de confort, dans le cadre d’une «Opération Programmée d’Amélioration des Hôtels Meublés».


Quelques chiffres :
Sur le millier d’immeubles frappés d’insalubrité et recensés par la Ville en 2001 :
- 347 immeubles ont fait l’objet d’une intervention publique : 220 acquis en totalité dont 198 libérés de leurs occupants et 127 détenus en copropriété par la Ville.
- 696 immeubles sont en copropriété strictement privée.

Dès 2001, la Ville de Paris finançait 3.500 logements sociaux par an. A partir de 2004, 4000 logements ont été financés chaque année. En 2006 et 2007, ce sont plus de 4 000 logements sociaux qui seront financés annuellement. De 2001 à 2005 inclus : 18622 logements ont été financés dont 60 % ont déjà été livrés. Enfin, l’engagement de créer 600 logements pour étudiants par an, ainsi que 12 résidences sociales est tenu.

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