La Fédération du Négoce de Bois et Matériaux de construction (FNBM) et la CFDT Construction-Bois viennent de conclure l'accord de mise en œuvre du Pacte de responsabilité et de solidarité dans la branche du négoce de matériaux de construction. Découvrez quels sont les objectifs fixés par les deux partenaires sociaux.

Alors que la signature de la branche bâtiment prend plus de temps que prévu pour entériner le Pacte de responsabilité, la Fédération du Négoce de Bois et des Matériaux de construction (FNBM) a annoncé, mercredi 6 mai, dans un communiqué la signature d'un accord le 26 mars dernier avec la CFDT Construction-Bois, qui revendique un taux de représentativité de 36%, soit plus que les 30% nécessaires pour valider un accord de branche. "Cet accord qui s'appliquera jusqu'au 31 décembre 2017 constitue le premier pacte conclu dans le commerce", s'est félicité Franck Bernigaud, président de la Commission sociale de la FNBM.

 

Objectif : rester stable sur l'année 2015

Malgré ce contexte économique "fortement dégradé", l'accord souligne que le négoce des matériaux de construction a retrouvé ses effectifs de 2008, compensant ainsi la forte baisse, qui avait été enregistrée en 2009 (- 7,21 %), indique la fédération professionnelle dans un communiqué. Pour l'avenir, elle espère "a minima une stabilisation de la situation, voire une légère reprise à compter de la fin de l'année 2015, compte tenu des mesures gouvernementales annoncées."

 

Parmi les objectifs, l'accord compte répondre à la problématique de l'emploi et de l'insertion des jeunes, avec une montée progressive du taux d'alternants et un effort d'insertion durable, à l'issue des périodes de formation, garantissent les deux partenaires sociaux. Les dernières données de la Dares rappellent que le taux d'entrée dans la branche (embauches enregistrées par rapport aux effectifs) est de 3,95 %, soit l'équivalent de 2.876 embauches. Par la suite, pour 2016 et 2017, en fonction de la reprise attendue du bâtiment, ce taux devrait progresser, pour atteindre 4,5 % en 2016 (soit 3.276 entrées) et 5 % en 2017 (soit 3.640 entrées).

 

S'agissant de l'alternance, la branche du Négoce de bois et des matériaux de construction s'engage à majorer ce taux d'alternant, pour le faire passer à 2,25 % en 2016 (1.638 contrats) et à 2,5 % en 2017 (1.820 contrats).

 

Le président de la Commission sociale de la FNBM, Franck Bernigaud, s'est également engagé à intensifier son partenariat avec les 26 Centres de formation d'apprentis (CFA)partenaires de la branche et à favoriser l'ouverture de nouveaux établissements.

Sécurisation des parcours

Pour assurer la sécurisation des parcours professionnels, la branche s'est dotée d'outils pour la conduite de l'entretien professionnel, notamment de celui qui, tous les six ans, inclut un bilan du parcours professionnel du salarié. Elle a élaboré sa liste des formations éligibles au Compte personnel de formation (CPF). "Les Certificats de qualification professionnelle (CQP) sont naturellement visés, ainsi que les diplômes en lien étroit avec l'activité", signale la FNBM.

 

Et de préciser : "Les signataires y ajoutent un appel au déploiement d'une politique dynamique dans ce domaine, rappelant que cinq CQP sont enregistrés au registre national des certifications professionnelles et que 5.000 titres ont déjà été délivrés."

Emploi des salariés seniors

De plus, l'accord fixe des objectifs, en termes d'emploi et de conditions de travail pour les seniors, à partir de 50 ans. 12,2 % des salariés de la branche ont en effet atteint 55 ans. Les signataires sociaux s'engagent donc sur le maintien d'un taux d'emploi des salariés, qui sont âgés de 50 ans ou plus, à 25 %, complète la FNBM.

 

D'ailleurs, des dispositions portent sur l'aménagement des fins de carrière, rappelant les différentes formes d'aménagement à proposer aux seniors, avec l'exercice du tutorat, avec le passage à temps partiel ou l'aménagement des horaires de travail, et avec l'affectation à des postes de travail moins pénibles.

 

Enfin, pour les seniors qui choisissent de demander un passage à temps partiel, en fin de carrière, l'employeur doit ainsi maintenir la cotisation, pour la part employeur, aux caisses de retraite du régime général et de retraite complémentaire sur la base d'un salaire à temps plein, et ce durant deux ans au plus, avant le départ en retraite du salarié, conclut la FNBM.

 

La difficulté de convaincre toutes les branches

Pour rappel: en avril dernier à l'issue d'un point d'étape dédié aux mesures en faveur de l'investissement, le Premier ministre avait reconnu que des branches professionnelles ne jouaient pas le jeu à l'image de celle du bâtiment. Dévoilé lors des vœux présidentiels pour l'année 2014, le Pacte de responsabilité repose sur un principe simple : "Redonner de l'air aux entreprises pour qu'elles embauchent ensuite." Et l'effort de l'Etat est conséquent : 40 milliards d'euros d'aides entre 2015 et 2017, sous formes de réductions d'impôts et de cotisations sociales, en échange de négociations, notamment sur la question de l'emploi, dans les branches professionnelles.

 

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