Le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit au logement, Miloon Kothari, a révélé samedi que la spéculation immobilière «effrénée» existant en Espagne, et aggravée par «des niveaux de corruption élevés», n’était pas viable.

La spéculation immobilière « effrénée » que connaît l’Espagne est dénoncée par l’ONU. Avec un bond des prix du logement de 150% depuis 1997, la spéculation a très rapidement pris le contrôle du marché, « sans qu'aucune politique publique adaptée ne soit parallèlement mise en place », a souligné Miloon Kothari. Et d’ajouter que cette situation, aggravée par des « niveaux de corruption très élevés, empêche entre 20 et 25% de la population d'accéder à un logement décent ». Selon lui, ce contexte « unique dans l'Union européenne », n'est « pas viable », « ni du point de vue économique ni du point de vue des droits de l'Homme ».

Une forte augmentation de l'endettement des ménages s’est par ailleurs ajoutée à la flambée des prix de l’immobilier. Il s'élevait en effet à 742,62 milliards d'euros en septembre dernier, en progression de 20,6% sur un an, selon des chiffres de la Banque d'Espagne.
L’expert déclare également que le scandale urbanistique de Marbella (Andalousie), qui éclabousse l'équipe municipale depuis fin 2005 et a déjà conduit en prison près de 70 personnes, « n'est que la pointe de l'iceberg ». A six mois des élections municipales et régionales, les affaires immobilières se sont en effet multipliées dans le pays.
Pour lutter contre ce phénomène, un plan visant notamment à « lutter contre les requalifications sauvages de terrains » en zones constructibles et à protéger l'environnement a été proposé en novembre dernier par le Parti socialiste espagnol (PSOE).

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