ENVIRONNEMENT. La ministre de la Transition écologique et solidaire, à l'occasion de ses vœux à la presse, a tracé la voie de sa politique énergétique et environnementale, rappelant que nous étions "dans le temps de l'urgence". Le secteur de la construction est bien évidemment concerné sur de multiples champs.

"Nous sommes entrés dans un temps où l'écologie ne peut plus se satisfaire de petits gestes", a affirmé la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, lors de son discours de vœux à la presse, le 17 janvier 2020. La responsable en appelle ni plus ni moins à une "révolution systémique plus rapide, plus ambitieuse encore que la révolution industrielle". L'histoire ayant montré qu'il était possible de "changer de modèle en très peu de temps". Ces projets, qui se sont traduits par trois loi (Energie-climat, économie circulaire et mobilité) emblématiques ces derniers mois.


La "bataille fondatrice" d'Europacity

 

Le secteur de la construction sera bien évidemment impacté - et l'est déjà - par cette vision. Élisabeth Borne en veut pour preuve, notamment, ce qu'elle qualifie de "bataille fondatrice" de l'abandon du projet d'Europacity. La révision des méthodes d'aménagement du territoire est en route, avec l'objectif de "zéro artificialisation nette" évoqué par la ministre, mais aussi le plan de revitalisation des centre bourgs. "Nous avons vu à quoi nous conduit une société où chacun vit de plus en plus loin de son travail, où les surfaces agricoles disparaissent, où le lien social s'appauvrit..."

 

 

Sur le plan de l'énergie, la ministre a bien sûr évoqué la mise en consultation imminente (lundi prochain 20 janvier) de la stratégie nationale bas carbone (SNBC). "Elle constitue notre feuille de route pour tenir, secteur par secteur, les engagements climatiques de l'accord de Paris inscrit dans la loi Energie-climat", a-t-elle rappelé. La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sera, à la même date, mise en consultation. "Le cap est clair : augmentation des énergies renouvelables, réduction de la part du nucléaire à 50% en 2035. Ce sont des choix structurants dont nous sommes désormais comptables." Dans les faits, la centrale de Fessenheim sera fermée rapidement, et toutes les centrales à charbon d'ici à 2022.

 

Dans une France bas carbone, "on gaspillera moins d'argent pour se chauffer"

 

La société bas carbone que le Gouvernement appelle de ses vœux à l'horizon 2050, c'est celle où les bâtiments sont mieux adaptés aux canicules plus fréquentes, "où l'on respire mieux, où l'on gaspille moins d'argent pour se chauffer, où la nature est plus proche des citoyens". Politique où les territoires auront toute leur place (c'est le sens des contrats de transition énergétiques visant à faire fructifier les projets locaux, en partenariat avec l'État), et où le Gouvernement tâchera de ne pas rééditer l'erreur qui a conduit à la crise sociale des Gilets jaunes ("Lorsque des solutions piègent les concitoyens et mettent la transition énergétique dans l'impasse", a explicité Elisabeth Borne, faisant référence à la taxe carbone).

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