SÉCURITÉ. Deux jours après la reprise du chantier de Notre-Dame de Paris, Didier Durand, l'un des coordinateurs des travaux, a assuré qu'aucun cas de contamination au plomb n'était recensé parmi les salariés.

Suspendus pendant trois semaines sur ordre du préfet de Région, les travaux de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris ont pu reprendre ce lundi 19 août. Alors que l'inspection du travail avait alerté sur les carences des dispositifs de protection contre le plomb, Didier Durand, président de l'entreprise de restauration Pierrenoël et coordinateur du chantier, s'est voulu rassurant.

 

"Nous n'avons pas un seul salarié contaminé à Notre-Dame de Paris", a-t-il fermement affirmé le 21 août au micro de France Culture. Lors de l'incendie qui a anéanti la toiture et la flèche de la cathédrale le 15 avril, plusieurs tonnes de plomb sont entrées en fusion, avant de se disperser sous forme de poussières à l'intérieur comme à l'extérieur de l'édifice religieux.

 

Des prélèvements opérés sur les écoles et espaces extérieurs voisins avaient révélé des taux de plomb supérieurs aux seuils conventionnels. Des analyses menées sur des maîtres verriers ont également permis de détecter quelques cas de plombémie élevée.

 

"Nous avons pris toutes les dispositions pour que les compagnons soient suivis", a certifié Didier Durand, qui fut également président du Groupement des monuments historiques (GMH). Et d'ajouter que "des prises de sang ont lieu tous les mois", contre les six mois qui sont habituellement de mise.

 

Les voûtes sous haute surveillance

 

Pour justifier la suspension des travaux pour trois semaines, le co-pilote du chantier rappelle l'urgence des différentes interventions visant à sauver l'édifice de l'effondrement, au lendemain de l'incendie. "On s'est retrouvés à faire des travaux sans baraquement adapté, nous n'étions pas loin d'être 130 sur le terrain, avec un baraquement de 20 personnes", relate Didier Durand pour qui la trêve de 3 semaines a permis de "remettre des baraquements d'une manière beaucoup plus homogène et d'installer des protocoles de douche".

 

Depuis le passage de l'inspection du travail, le chantier a été complété d'une unité de décontamination contrôlée par une personne dédiée, avec une formation au risque plomb dispensée aux différents intervenants.

 

Mais pour Didier Durand, l'épreuve la plus périlleuse est celle de la décontamination des voûtes encore instables, probablement lors du retrait des échafaudages qui ont résisté aux flammes. "Il est important qu'on ne perde pas les voûtes", avertit le coordinateur du chantier, "car notre grande crainte est de nous retrouver devant les tours jumelles de New York avec un amalgame de poussières, l'effondrement des murs gouttereaux, et encore du plomb. A mon avis, la catastrophe serait multipliée par mille".

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