Quatorze nouveaux quartiers d’ici aux trois décennies à venir : c’est le projet de Montpellier, qui est en train de remanier son tissu urbain existant, tout en étendant la ville vers ses périphéries. Autour de grands projets comme le nouvel Hôtel de Ville de Jean Nouvel et une tour de cent mètres, la ville se transforme et réinvente ses contours.

La huitième ville de France voit loin. Montpellier a lancé début juillet un nouveau projet urbain visant à dynamiser la ville à travers la réhabilitation, la construction ou la requalification de cinq quartiers : celui du port Marianne, où la construction d’un nouvel Hôtel de Ville, imaginé par les architectes François Fontès et Jean Nouvel, a déjà commencé, ou encore le quartier Saint-Roch, où des entrepôts de la SNCF feront place à des logements. Mais au final, ce ne sont pas moins de 14 nouveaux quartiers qui verront le jour à Montpellier, de 2010 pour les projets les plus avancés à 2030 pour les derniers.

Montpellier, dirigée par Hélène Mandroux (PS) depuis 2004, compte 260.000 habitants, et l’on estime à 300.000 âmes sa population dans 25 ans. Pour faire face à la pression démographique, la ville a choisi de construire 14 nouveaux quartiers mêlant logement (social, en accession à la propriété et accès libre), bureaux et commerce, le tout agrémenté d’un grand parc urbain. «Si nous pouvons aujourd’hui faire ces ZAC, c’est que nous maîtrisons le foncier. C’est le courage politique des élus qui a fait que des terrains sont restés inconstructibles par les privés, et sont maintenant disponibles», explique Philippe Saurel, adjoint au maire de Montpellier à l’urbanisme et au développement durable, et par ailleurs conseiller général de l’Hérault.

Renouveler les friches urbaines
C’est sur ces territoires, situés aux différentes périphéries de la ville et classés en «zone d’urbanisation future», que Montpellier va ériger 14 nouveaux quartiers dotés de mixité sociale et urbaine. L’idée est de proposer à tous les Montpelliérains des services à moins d’un quart d’heure de transport. «Nous avons 20 ans de ressources foncières», indique Philippe Saurel. «Mais avant de les avoir épuisées, nous nous attaquons également au renouvellement urbain». Cela commence par les friches industrielles et urbaines, comme le remaniement des entrepôts industriels du quartier de la Restanque, qui pourra accueillir 25.000 habitants sur 140 hectares. «Ce renouvellement donne le ‘la’ à la politique de la ville en matière de reconstruction et de remaniement du tissu urbain», explique Philippe Saurel, qui préfère au terme de ville durable celui de ville «éco-responsable» : celle-ci sera «densifiée autour d’un transport en commun non polluant» (le tramway, pris en charge par l’agglomération et dont la troisième ligne est à l’étude).

L’Hôtel de Ville change de quartier
Parmi les projets emblématiques de cette restructuration de toute une ville, il y a bien sûr le nouvel Hôtel de Ville, qui devrait voir le jour fin 2010. Le nouveau bâtiment à 116 millions d’euros et de la taille d’un terrain de football (90x50 m) regroupera l’ensemble des services de la Ville sur 27.000 m² Shon et 40 mètres de haut. Il sera bordé d’un parvis monumental de 90x150 mètres, dont le revêtement en calade «rappellera celui des anciennes portes royales et des cathédrales du Sud», note Philippe Saurel. Mais surtout, le nouvel Hôtel de Ville sera érigé à Port-Marianne, dans un autre quartier que celui où siège l’actuelle mairie : il s’agit pour le plan d’urbanisme «d’étendre le centre-ville vers le sud de la ville, vers le littoral». Sur le site de l’actuel Hôtel de Ville, près de l’Ecussion, centre historique, et d’Antigone, quartier aménagé dès la fin des années 1970 par Ricardo Bofill, la municipalité étudie la possibilité d’ériger une tour. Haute d’une centaine de mètres et de trente étages, elle pourrait abriter bureaux et logements et devenir «un signal fort dans la nouvelle silhouette de la ville».

Visite en images du futur Montpellier

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