PATRIMOINE - Après la rénovation de la statue de l'Archange au printemps dernier, le Centre des monuments nationaux poursuit la restauration du Mont-Saint-Michel en s'attaquant au cloître de l'abbaye. Le jardin et les galeries seront en chantier pour 12 mois, pour parfaire l'étanchéité et l'évacuation des eaux pluviales, mais ils resteront ouverts. Explications.

Le chef d'œuvre d'architecture gothique normande, surgi des flots au 13e siècle est… un chantier permanent. Après avoir vu la statue de l'archange Saint-Michel restaurée au printemps de 2016, avec une mise en conformité de ses paratonnerres, le mont s'apprête à subir un nouveau chantier. Cette fois, le Centre des monuments nationaux (CMN) interviendra sur le cloître de l'abbaye, en restaurant l'étanchéité du jardin et des galeries, en traitant la toiture et les sculptures des colonnades. En amont, des fouilles archéologiques vont être menées "afin de préciser le niveau des sols des galeries ainsi que le dispositif d'évacuation des eaux pluviales", précise le CMN. Car, dans une étude de 2015, l'architecte en chef des monuments historiques, François Jeanneau, préconisait de reprendre l'étanchéité et de procéder au nettoyage et à la consolidation des lieux, détériorés par les intempéries. La charpente lambrissée, édifiée dans un souci de légèreté avec double rangée de colonnettes et fines arcades, "montre un bois blanchi par des micro-organismes".

 

 

Une histoire architecturale longue et complexe

 

Mont-Saint-Michel cloître
Mont-Saint-Michel cloître © Colombe Clier - CMN

 

 

Les 260 m² du cloître semblent notamment avoir "toujours été occupés par un jardin installé sur de la terre rapportée et posée sur une surface étanche en plomb, protégeant les voûtes de la salle des chevaliers". Au 19e siècle, ce jardin avait été supprimé et remplacé par un collecteur d'eau de pluie, permettant d'alimenter une citerne, mais il avait été restitué à la fin de ce siècle en pérennisant le principe de dalle étanche en granit, évacuant les eaux vers des gargouilles. En 1965, nouveau revirement, l'architecte en chef de monuments historiques d'alors supprime les lourdes dalles de pierre et met en œuvre une dalle étanche conçue par l'entreprise Degaine et un complexe drainant accueillant un jardin simplifié, alignant des carrés disposés le long des arcatures et présentant une vingtaine d'espèces végétales vivaces. Cette dernière dalle sera conservée mais son réseau drainant et son système d'évacuation seront déposés. Une étanchéité bitumineuse associée à une membrane thermo-soudée assurera désormais la protection des étages inférieurs, tandis qu'un nouveau réseau périphérique de captation évacuera les eaux vers les gargouilles, habillées de plomb.

Découvrez les photos du cloître dans les pages suivantes.

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