Dans le cadre de la restauration de la biodiversité de la vallée de la Sélune, le ministre de la Transition écologique et solidaire a donné son feu vert pour la destruction de deux barrages hydroélectriques non loin du Mont-Saint-Michel.
Ce sera "une opération de restauration complète du fleuve côtier exceptionnelle et unique". Signe de l'engagement du Gouvernement pour la reconquête de la biodiversité, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a donné son feu vert au projet de restauration de la biodiversité de la vallée de la Sélune, dont l'objectif est de permettre à la rivière de retrouver une bonne qualité écologique. Pour cela, deux barrages hydroélectriques de 35 et 15 mètres, construits en 1916 et 1926, seront détruits. Ces deux infrastructures, les barrages de Vezins (propriété de l'Etat) et de La Roche Qui-Boit (propriété d'EDF), modifient "profondément le cours d'eau, les paysages, la faune et la flore", écrit le ministère dans son communiqué.
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Il est prévu que la destruction du barrage de Vezins s'étale du printemps 2018 à l'automne 2019. Suivront les travaux sur le second barrage. Le ministère indique qu'EDF "poursuivra la gestion des ouvrages pour le compte de l'Etat afin d'en assurer la sécurité jusqu'à la fin des opérations". Pour Nicolas Hulot, "la reconquête de la biodiversité doit à présent être un axe prioritaire de l'action gouvernementale et des politiques territoriales pour résorber les conséquences du changement climatique".
Le coût de l'opération n'est pas communiqué
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L'AFP rappelle qu'une décision en ce sens avait déjà été prise en 2009 par Paris pour "mettre le site en conformité avec le droit européen". Mais en 2014, Ségolène Royal, alors ministre, l'avait suspendue en estimant qu'il fallait étudier des solutions alternatives. "On ne met pas 53 millions d'euros pour faire passer les poissons", avait alors dit, devant une centaine d'opposants à l'arasement des barrages, la ministre, assurant que le coût du projet d'arasement était de 38 millions d'euros auxquels il fallait rajouter 15 millions d'euros pour renaturaliser le site. Interrogé par l'AFP sur le coût de l'opération, le ministère n'avait pas de chiffre à communiquer mardi soir.
Rappelons également que cet arasement est contesté localement car il implique la disparition d'une base nautique. Ségolène Royal avait alors affirmé qu'il y avait un risque que les sédiments toxiques libérés par la destruction des barrages aillent polluer la baie du Mont-Saint-Michel. L'Etat avait ensuite lancé en 2016 la vidange très progressive du fleuve, qui doit s'achever début 2018, mais sans trancher sur le sort des barrages. La dernière vidange, en 1993, avait provoqué une grave pollution de la baie classée au patrimoine mondial de l'Unesco.