FORMATION. Le nouveau directeur de l'École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est, Mathieu Delorme, dessine les grandes lignes de son futur mandat. Transition écologique, mixité sociale, recherche… L'ingénieur-paysagiste et urbaniste de formation souhaite répondre aux enjeux d'aujourd'hui et de demain.


Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2024. L'ingénieur-paysagiste et urbaniste Mathieu Delorme a été nommé directeur de l'École nationale supérieure d'architecture (Ensa) de Paris-Est par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Diplômé de l'École de la nature et du paysage de Blois et de l'Essec Business School, le co-fondateur de l'agence Atelier Georges et maître de conférences dans le champ "Ville et territoires" de l'École va s'atteler à donner une nouvelle direction à cet établissement accueillant 650 étudiants à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).

 

Sur le point de succéder à Amina Sellali, il est déjà largement engagé dans la vie de l'établissement et de l'éducation en général. Il a participé à la création de formations, dont le DSA "Architecture et maîtrise d'ouvrage" en partenariat avec l'Ensa de Paris-Belleville et le double diplôme architecte-paysagiste avec l'École de la nature et du paysage INSA Centre Val de Loire. Il a également participé au lancement de la chaire partenariale de recherche "Transition foncière", dont il assure la codirection scientifique depuis sa fondation le 29 novembre 2023.

 

Mathieu Delorme a aussi été vice-président de l'université Gustave Eiffel, délégué à l'aménagement innovant. On note également qu'il est chercheur associé à l'unité de recherche Observatoire de la condition suburbaine (OCS) de l'Ensa Paris-Est depuis 2021. "Ses enseignements et sa recherche se nourrissent de sa pratique et investissent le rapport entre écologie et économie dans le projet de transformation spatiale", précise l'établissement dans un communiqué. Sa sensibilisation et son approche devraient marquer son mandat de trois ans. Dans le cadre de ses fonctions, le nouveau directeur souhaite accompagner la transition écologique dans les programmes de recherche, les enseignements et le fonctionnement de l'école d'architecture.

Batiactu : Quelle vision souhaitez-vous porter pour permettre le développement de l'école ?

Mathieu Delorme : L'École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est est spécifique dans le paysage des Ensa en France. Elle porte en son nom l'architecture, la ville et les territoires. À travers mon mandat, j'aimerais amplifier et faire perdurer cet équilibre entre ces thèmes. J'ai un profil d'ingénieur-paysagiste et urbaniste mais j'enseigne en école d'architecture depuis une dizaine d'années. J'ai aussi cofondé, avec mes associés architectes, une agence. De mon point de vue, le paysage, l'urbanisme et l'architecture se nourrissent les uns les autres. Les défis climatiques et environnementaux demandent à ce que nous adoptions une approche interdisciplinaire afin de former les futurs professionnels à transformer l'espace et permettre à la Terre de rester habitable. C'est le grand défi de ces prochaines années. Cela passe par la renaturation des sols et l'utilisation de matériaux bio et géosourcés. L'acte de construire peut être sain, bienveillant, à l'écoute de la Planète. Notre rôle est de porter ce message.

 

Aussi, la mobilisation du personnel et des étudiants des Ensa [qui demandaient plus de moyens, NDLR] a marqué cette année 2023. Il y a de la souffrance chez les étudiants, dont certains sont touchés par la précarité. Il y a également un manque de personnel administratif pour assurer les missions de base, mais nous pouvons les résorber. La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak s'est rendue dans l'école cette année afin d'entendre les étudiants. Un budget supplémentaire a été débloqué [de trois millions d'euros, NDLR], ce qui montre que le ministère est à l'écoute. De mon côté, je souhaite développer un projet pédagogique qui réponde aux enjeux écologiques et qui s'ouvre aux collectivités.

 

"Depuis plusieurs années, le nombre d'étudiants en école d'architecture stagne"

Que voulez-vous dire ?

J'aimerais que les élus deviennent des interlocuteurs de l'école. Notre établissement est situé en banlieue parisienne, ce qui fait sa force. Les élus sont confrontés à des problématiques compliquées et les écoles peuvent les aider à approfondir certains sujets. Nous allons redéfinir le partenariat que nous avons avec le Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) de Seine-et-Marne, afin que les élèves puissent travailler sur des cas réels, et anticiper leur métier. J'aimerais aussi avoir des profils plus diversifiés d'étudiants. Chaque année, le nombre de candidats en première année de licence est très important (environ 3.000) alors que nous
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