CONJONCTURE. S'ils peuvent s'appuyer sur des carnets de commandes bien fournis, les professionnels du bâtiment ne semblent pas pour autant optimistes sur leurs prévisions d'activité. Le second-œuvre s'avère mieux logé que le gros-œuvre, quand les activités d'architecture et d'ingénierie demeurent très bien orientées.

L'activité a beau être là, les perspectives ne sont guère encourageantes pour les professionnels du bâtiment. Les difficultés d'approvisionnement, voire les pénuries de matériaux, couplées à la flambée des prix, notamment des énergies, n'y sont vraisemblablement pas étrangères. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir des carnets de commandes remplis, si l'on en croit le dernier bulletin conjoncturel de la Banque de France arrêté à la fin du mois de mars.

 

D'après l'opinion des professionnels consultés, les entreprises de gros-œuvre encaissent un recul de leur activité (-3%) alors que leurs carnets de commandes sont bien garnis (+29%) et que les prix de leurs devis restent élevés (+41%). Des éléments qui leur permettent d'envisager une hausse de leurs effectifs (+2%) mais leur impose une certaine prudence sur leurs prévisions d'activité (0%).

 

Le second-œuvre, entre boom des travaux et hausse des défaillances

 

Côté second-œuvre, la tendance est plus positive, sans doute du fait du boom des travaux de rénovation observé depuis la fin des confinements sanitaires. Les professionnels de ce segment ont vu leur activité bondir de 6%, portée par une très bonne opinion sur leurs carnets de commandes (+24%) et des devis dont les niveaux de prix sont en augmentation de 24% également. Paradoxalement, si ces mêmes entreprises tablent sur une progression de 3% du nombre de leurs salariés, ils estiment dans le même temps que leur activité risque de se rétracter de 1%. Selon les derniers chiffres du cabinet Altares, les entreprises du second-œuvre seraient d'ailleurs particulièrement exposées au risque de défaut depuis le début de l'année.

 

Les agences d'architecture et les bureaux d'études techniques, à l'inverse, ne sont pas vraiment inquiets de la conjoncture actuelle. À fin mars, leur activité a bondi de 16%, en réponse à une demande soutenue (+18%). Les prix de leurs devis restent orientés à la hausse (+10%) et la confiance est de mise pour les prochains mois (+7%). Des indicateurs au vert qui leur permettent d'espérer augmenter leurs effectifs de 6%, et d'améliorer en parallèle leur situation financière : les chefs d'entreprises interrogés par la Banque de France estiment que leur trésorerie pourrait progresser de 13%.

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