BILAN. Améliorer la sécurité de tous face au risque amiante, c'est possible. C'est ce qui ressort d'une expérimentation menée en 2016 sur une soixantaine de chantiers tests. Un an après, le bilan de cette démarche est très positif et "met en évidence la capacité de tous les acteurs à améliorer la sécurité de tous, tout en conservant les rôles de chacun".

C'est un bilan très positif pour la prévention des risques liés à l'amiante et pour l'amélioration de la sécurité de tous. Suite à la signature, début 2016, de conventions liées au traitement de l'amiante dans le parc social francilien, une campagne de chantiers tests avait été lancée. L'objectif était d'expérimenter des modes d'intervention innovants en sous-section 4 (intervention sur matériaux, équipements, matériels ou articles susceptibles de provoquer l'émission de fibres d'amiante). Un an après, l'OARIF, la CRAMIF et l'OPPBTP publient un rapport présentant la démarche et ses résultats.

 

Au regard des trois facteurs fixés au début du projet, le bilan de cette démarche est très positif. Ainsi, 86% des chantiers tests ont obtenu un niveau d'empoussièrement (tant sur opérateur qu'en zone de travail) inférieur à 5 f/L. "Seul un mode opératoire sur un matériau spécifique (fibrociment amianté) n'a pas permis la répétitivité de ces résultats", note le rapport.

 

Concernant la reconnaissance de la démarche par les organismes professionnels, l'expérimentation a permis de montrer qu'elle est en cours. Autre signe encourageant, "la forte mobilisation d'entreprises ayant participé à la démarche, ainsi que les demandes de participation permettent de confirmer tout l'intérêt qu'elle a su susciter dans l'environnement professionnel des bailleurs mais aussi au-delà", ajoute le rapport. Au total, 27 entreprises de BTP et deux régies de travaux d'organisme de logement social se sont mobilisés. Alban Charrier, directeur du patrimoine d'Elogie, explique : "L'initiation et la participation à cette démarche avait pour but de parfaire la démarche de sécurité d'ÉLOGIE SIEMP et de participer à la montée en compétences des intervenants".

 

Les enseignements tirés de cette démarche

 

Cette expérimentation a permis une montée en compétence de l'ensemble des participants au sujet de la problématique amiante mais aussi la mise en place de méthodologies d'interventions SS4 facilement reproductibles et respectant la valeur limite d'exposition (VLE) fixée par le Code de Santé Publique. Cette campagne de chantiers tests a également été bénéfique pour pérenniser une "démarche commune optimisant les coûts et partageant les compétences" mais aussi pour faire prendre conscience aux prestataires d'entretien courant et de maintenance de la nécessité et la difficulté de réaliser des chantiers tests. Cette démarche a mis en avant leur capacité à mettre en œuvre "des solutions simples, reproductibles et peu coûteuses permettant de mieux protéger leurs collaborateurs et leurs clients".

 

Alban Charrier met en avant "la forte participation des prestataires" et souligne "le très bon accueil des ouvriers qui ont appréciés que les maîtres d'ouvrage s'investissent dans leur sécurité". Si cette expérimentation est positive dans l'ensemble, il émet un bémol : "le point négatif est la grande difficulté à mettre en oeuvre cette démarche malgré la motivation et l'investissement des parties, tant sur le temps nécessaire que le coût".

 

Pour Gilles Tardy, Directeur général de La Maison du CIL (Groupe Action Logement), cette expérimentation est "une vraie recherche de solutions sur des cas concrets" qui a permis à son organisme "d'avancer dans notre objectif d'amélioration de notre patrimoine". Il ajoute : "Seuls, nous n'avons que peu de champs d'expérimentation et des moyens limités. La multiplication des résultats pour un même processus ne pourra que rassurer et permettra d'obtenir des processus 'validés' nationalement".

 

Autre avantage, selon Gilles Tardy "cette mutualisation permet également d'optimiser les coûts et le temps consacrés à la réalisation de chantiers tests dans les conditions les plus optimales". Il annonce enfin que "dans la mesure du possible, nous continuerons à étudier et à réaliser des chantiers tests en solo et espérons que les processus ayant permis d'obtenir de bons résultats seront confirmés en multipliant les chantiers tests en collaborations avec d'autres bailleurs ou entreprises intéressées".

 

=> Télécharger l'intégralité du rapport

 

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