Le marché du logement collectif se redresse doucement en 2010, et il est appelé à se développer crescendo d'ici à 2013, d'après une étude réalisée par le cabinet Développement Construction. Les mises en chantier sont assez disparates d'une région à l'autre, et les promoteurs doivent adapter leur offre à l'après-crise. Détails.

Après plusieurs années de croissance jusqu'en 2007 et un retournement à partir de 2008, quel est l'avenir du marché de la construction neuve de logements collectifs ? A court terme, bonne nouvelle : le volume de production pour l'année 2010 devrait se situer autour de 155.000 logements mis en chantier, soit une hausse de 3% par rapport à l'an passé, selon l'étude «Logement collectif 2013» réalisée par Développement Construction, spécialiste des études de marché dans le secteur du bâtiment. Cette analyse explore le marché du logement collectif de ces dernières années, tout en donnant une projection de l'état du marché à l'horizon 2013. Il s'agit d'un enjeu économique important, puisque rien qu'en 2009, dans la période de «fort décrochement», le secteur a tout de même réalisé 14,5 milliards de dollars hors taxe, soit un quart du marché global de la construction neuve, rappelle Développement Construction.

 

A l'instar des prix de l'immobilier, la part de mises en chantier d'une région à l'autre est très inégale. Sur l'ensemble de l'année 2009, cinq régions ont concentré à elles-seules plus de la moitié (57%) des débuts de chantier de logements collectifs. Il s'agit de l'Ile-de-France (totalisant 18% du marché), et des régions Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon et Aquitaine. D'une manière générale, les régions du sud sont très attractives puisqu'à cinq, elles représentent 39% des mises en chantier (Rhônes-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Corse). Les marchés de la façade atlantique, eux, regroupent 20% de l'activité.

 

Cinq régions se partagent la moitié des nouveaux chantiers
Outre la disparité géographique, l'étude indique que la profession de promoteur, privé ou public, regroupe actuellement 600 opérateurs du secteur structuré, «véritablement actifs dans le domaine de la promotion de logements collectifs, privés ou publics». «Ces opérateurs du secteur structuré exploitent près de 820 unités de production, constituant autant de centres de décisions techniques susceptibles d'être approchés par les industriels du bâtiment, à des fins d'action commerciale ou de prescription pour promouvoir leurs produits». Ici aussi, de grandes disparités existent entre les régions, car cinq d'entre elles concentrent plus de la moitié (52%) des promoteurs privés et publics : Ile-de-France (17%), Rhône-Alpes (11%), PACA (10%), Pays de la Loire (7%) et Bretagne (7%). L'étude indique que cette profession des promoteurs privés doit s'adapter aux nouvelles conditions du marché, après la crise immobilière. Il faut désormais reconfigurer l'offre-produits en «reconsidérant ou privilégiant le segment de la primo-accession tout en tirant parti des produits d'investissement locatif portés par le dispositif Scellier», et construire «durable» à prix maîtrisés.

 

Selon Développement Construction, le marché est appelé à se développer d'ici à 2013, avec un retour progressif à la croissance après un léger repli en 2011. Les facteurs déterminants au niveau de la promotion privée seront «l'influence positive de la réforme de l'accession» qui devrait engendrer la resolvabilisation des primo-accédants, «le retour à un cycle économique positif faisant suite au choc de confiance» apparu après la crise financière, et «le déblocage du marché de la revente au profit du marché des seconds acheteurs». Aussi, l'étude envisage-t-elle une fourchette de 160 à 165.000 mises en chantier pour 2013, soit une progression de 8% par rapport à 2009.

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