La société Lyon Turin Ferroviaire (LTF) s'est dite, mardi 3 juin, confiante quant à la contribution de la France au financement du tunnel ferroviaire entre la France et l 'Italie. Son président Hubert du Mesnil estime qu'"il est à la portée de la France de dégager 200 à 250 millions d'euros par an pendant 20 ans". Le creusement de la galerie de reconnaissance débutera en 2015 à Saint-Martin-La-Porte (Savoie).

Alors que la société Lyon-Turin Ferroviaire (LTF) vient de changer de statut pour devenir le promoteur public du projet de tunnel ferroviaire transfrontalier de 57 km entre l'Italie et la France, son président Hubert du Mesnil a affirmé mardi 3 juin sa confiance dans le financement du projet. "Je n'ai pas de doute que la France apportera sa contribution au financement du projet. Ceci a été dit et répété par le président de la République", a-t-il signalé.

 

Et d'ajouter : "La part de la France au projet de tunnel transfrontalier sous les Alpes s'élevait à 2,2 milliards sur une période d'au moins dix ans de chantier. Ce qui est devant nous pour ce projet, c'est de mettre tous les ans 200 à 250 millions d'euros."

 

D'autres chiffres significatifs ? Depuis 2001, près d'1,2 milliard d'euros ont été dépensés en études de projet et travaux de reconnaissance pour le Lyon-Turin, nettement plus que prévu initialement. Par ailleurs, l'Union européenne devra financer 40% des 8,5 milliards d'euros que coûtera la construction du tunnel transalpin de 57 km, soit 3,4 milliards d'euros. L'Italie prendra en charge 2,9 milliards d'euros.

 

Toutefois, "il faut que le Gouvernement trouve des moyens de financement, mette au point une écotaxe ou un équivalent, reconnait Hubert du Mesnil. On ne va pas dire que le Gouvernement n'a pas des choses à faire."

 

250 ouvriers mobilisés pendant huit ans dans la galerie de reconnaissance
Le porteur du projet s'est par ailleurs réjoui de l'attribution d'un marché de 390 millions d'euros conclu le 14 mai dernier pour le creusement d'une galerie de reconnaissance de 9 km à Saint-Martin-la-Porte (Savoie). "Les travaux de reconnaissance ont pour but de mieux comprendre ce qu'il y a dans la montagne, pour que l'on réduise le risque d'erreur sur le coût du projet", a signalé Hubert du Mesnil. Le creusement de cette galerie doit, en effet, débuter en 2015 et mobiliser près de 250 ouvriers en moyenne pendant huit ans. Ces travaux doivent permettre d'évaluer la taille d'une couche carbonifère sans cohésion qui rend le creusement extrêmement difficile.

 

 

Pour rappel : un phénomène de convergence avait justement été constaté, provoquant un bosselage de la voûte du tunnel lors du creusement de la descenderie de Saint-Martin-la-Porte.

 

Vers un appel à projets européens d'ici à février 2015
Si la France a la confiance de LTF, elle devra tout de même répondre à un appel à projets européens d'ici à février 2015 dans lequel elle devra détailler la manière dont elle compte financer le projet de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin qui devrait voir le jour aux horizons 2025-2030. Côté italien, l'opposition est toujours aussi vive notamment depuis l'arrestation de quatre opposants au projet accusés "d'actes de terrorisme". Leur procès s'est ouvert le 22 mai 2014 en Italie.

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