L'artificialisation des sols en France progresse à un rythme de 1,1% par an, rapporte le bulletin statistique du ministère de l'Agriculture. Principale cause du processus : la construction de maisons individuelles et de ses jardins qui grignotent les surfaces agricoles aux abords des villes.

Les sols artificialisés se stabilisent. Selon le bulletin statistique Agreste du ministère de l'Agriculture, l'artificialisation des terrains observe un ralentissement depuis la crise économique de 2008. Un pic a été atteint entre 2006 et 2008 (+1,8% par an) avant de se stabiliser par la suite (+1,1%). Un phénomène qui s'explique notamment par la baisse des mises en construction dans le secteur du bâtiment. De plus, la surface des terres libérées par l'agriculture et disponible pour l'artificialisation a diminué, a constaté le ministère qui a enregistré moins de départs en retraite d'agriculteurs. A la suite du Grenelle de l'environnement, les "politiques locales d'urbanisme ont pu s'attacher à conserver davantage les espaces agricoles, naturels et forestiers", souligne Agreste. Si l'artificialisation tend à stagner, elle enregistre chaque année un rythme moyen de 60.000 hectares. Pour les deux tiers, cette extension s'est effectuée aux dépenses des espaces agricoles qui couvrent encore la majorité du territoire (51%, avec 28 millions d'hectares). En comparaison, les sols artificialisés ne représentent que 5,1 millions d'ha, soit 9,3% du territoire.

Réseaux routiers en hausse

En outre, le ministère de l'Agriculture s'alarme des problèmes de ruissellement et d'évacuation des eaux. Les deux tiers des champs ont cédé la place aux routes, parkings, aires de stockages, tandis que le dernier tiers correspond aux jardins, terrains de sports et chemins. Au total, 6% du territoire est couvert par des sols imperméabilisés.
Première cause de l'artificialisation des terrains : l'habitat individuel et ses jardins et annexes (46% des 490.000 hectares artificialisés sur la période 2006-2014). Une expansion due à la croissance de la population (+1,6 million de personnes entre 2007 et 2012) mais aussi au choix des particuliers qui préfèrent les maisons avec pelouse plutôt que les immeubles collectifs. Pour bâtir des habitats avec jardin, les municipalités sont contraintes d'empiéter sur les surfaces agricoles et donc de créer des quartiers éloignés de la ville. Pour cette raison, les réseaux routiers nécessaires à leur desserte constituent le deuxième usage du sol artificialisé (16% entre 2006 et 2014).
Côté géographie, le Sud-Est (Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse) et l'Ouest (Nantes, Bordeaux et Rennes) sont les régions les plus bétonnées. Par manque de place, la petite couronne parisienne n'a guère changé, malgré la croissance démographique.

 

Entre 2006 et 2014, la construction de bâtiments, routes, parkings ou encore de jardins a engendré une artificialisation des terrains de l'ordre de 490.000 hectares, rapporte l'étude du Ministère de l'Agriculture.

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