Les entreprises de menuiserie industrielle entament, depuis quelques années, une démarche de développement durable. Grosses consommatrices de PVC, elles réutilisent les chutes, issues de leurs processus de fabrication, mais mettent également en place une filière de recyclage des menuiseries en fin de vie. Explications.

Les fenêtres PVC ne représentent aujourd'hui que 3 % des fenêtres anciennes tous matériaux confondus. Mais la pénétration du PVC sur le marché des châssis ayant réellement explosé dans les années 1980, le marché devrait connaître prochainement une grande vague de renouvellement avec, à la clef, une hausse de la quantité de ce matériau plastique à recycler. Les industriels de la menuiserie lancent donc, les uns après les autres, des politiques de développement durable. Veka et Deceuninck inaugurent ou agrandissent des sites dédiés au recyclage du PVC (chutes et menuiseries en fin de vie), tandis que Tryba met en place une filière de récupération des fenêtres usagées, permettant de générer une sorte d'économie circulaire.

 

Selon Veka, les menuiseries PVC de première monte, destinées au secteur du bâtiment, représenteraient 60 % du marché national et utiliseraient 160.000 tonnes de matière première. En 2010, la France recyclait plus de 18.000 tonnes de déchets de PVC. "Veka Recyclage a été créé en 2008, explique Nadine Laurent, responsable de la communication du groupe. Il y a quelques mois, a été inaugurée une extension majeure de l'unité de Vendeuvre-sur-Barse : son activité couvre désormais toutes les phases nécessaires au recyclage des chutes et à l'extrudation de PVC recyclé". Le matériau est ainsi trié, broyé et réutilisé. Chez Deceuninck, le principe est identique : la société a installé au mois de novembre dernier, une unité de recyclage à côté de son site compoundage (association des différents constituants du PVC) à Diksmuide en Belgique. L'usine permettra de recycler entièrement le PVC rigide à la fois post-industriel et post-consommation. Elle disposera d'une capacité de recyclage de 20.000 tonnes, atteinte d'ici à 2016, précise la société.

 

Une seconde vie pour les déchets
Du côté de Tryba, la démarche est similaire. "Le respect de l'environnement et de l'Homme fait partie de la culture d'entreprise", précise Johannes Tryba. C'est pourquoi l'entreprise a mis en place une politique de management des déchets d'importance. Elle n'utilise tout d'abord pas de matériaux mixtes (hors HC 60 à fibre de verre) et a remplacé le PVC plomb par du PVC cadmium-zinc, réputé plus écologique, afin de simplifier encore le traitement en fin de vie. Car Tryba fait de la valorisation de ses déchets une priorité : le bois, le PVC, le papier, l'aluminium et le verre connaissent un second cycle de vie, soit directement au sein de l'entreprise (emballages), soit chez des fournisseurs (profilés, vitrages), soit enfin dans d'autres entreprises (bouteilles, tuyaux de canalisation). "Aujourd'hui près de 90 % des déchets sont recyclés", annonce fièrement le fondateur.

 

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