"Les chutes de PVC par exemple, sont les plus faciles à recycler", explique Nadine Laurent de chez Veka. Industriellement, elles sont triées par teinte, puis broyées en pastilles : le blanc peut être réintégré dans un processus d'extrusion des profilés, tandis que, chez Tryba, les couleurs ou mélanges, esthétiquement peu convaincants, sont transformés en profil de gouttières ou en conduites d'égouts. Veka attend de son côté de recevoir l'autorisation du CSTB pour réutiliser le PVC recyclé. Les chutes de ferraille (renforts) figurent également parmi les déchets les plus faciles à trier et à recycler.

 

Les réelles difficultés se révèlent être d'un autre ordre qu'industriel. La mise en place du réseau de récupération est compliquée. Chez Tryba, c'est le réseau des concessionnaires qui assure le retour des vieilles fenêtres afin de garantir aux clients "la fin de vie" des menuiseries. La démarche a été simplifiée au maximum : le concessionnaire édite un bon et contacte le siège pour demander l'enlèvement du produit. Un transporteur s'occupe du rapatriement des fenêtres et des déchets triés. Avant d'être traité, le chargement est pesé à son arrivée, afin d'automatiser la facturation. En 2011, ce sont ainsi 560 tonnes de vieilles fenêtres que l'industriel alsacien a récupéré et envoyé dans un centre de traitement séparant les matériaux (bois, PVC, ferraille, verre) avant qu'ils ne soient traités dans les filières concernées. Selon Johannes Tryba, "c'est le processus administratif qui est le plus long, avec la nécessité de preuve de recyclage". Le programme, qui concerne pour l'instant 10 % des concessionnaires, sera déployé dans tout le réseau en 2013.

 

Une ébauche d'économie circulaire
Pour Veka également, la collecte constitue un secteur stratégique qui conditionne la réussite du programme. La société propose donc un "service chantier" qui permet de récupérer sur les lieux mêmes de leurs déposes, les menuiseries PVC caduques. La société Veka s'est équipée de moyens de stockage et de récupération adaptés : box, bennettes auto-basculantes pour les ateliers de coupe mises à disposition des fabricants assembleurs, bennes de chantier, poids lourds à fonds mouvants, etc. En 2012, la société espère ainsi atteindre les 12.000 tonnes collectées. Deceuninck annonce de son côté qu'il recyclera 100 % des matériaux dans de nouveaux systèmes de fenêtres et de produits pour le bâtiment. Autant d'initiatives qui mettent en avant une ébauche d'économie circulaire où la matière première peut être réutilisée dans plusieurs cycles, jusqu'à sept, permettant de ce fait des économies et des gains environnementaux.

 

Lire l'encadré "Les étapes du recyclage et le devenir des matériaux" en page 3.

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