Issus de la biomasse mais également d'éco-matériaux comme la terre crue ou la pierre, les matériaux de construction biosourcés souffrent d'une image encore floue. Pourtant ils connaissent un véritable engouement et sortent aujourd'hui du domaine expérimental pour entrer dans celui de la grande échelle. Plusieurs spécialistes réunis dans le cadre d'Innovative Building Expo donnent leur point de vue.

Les exemples de réalisations faisant appel à des matériaux biosourcés, ou plus largement d'origine naturelle, se multiplient. Ne se cantonnant plus aux auto-constructions d'écologistes engagés, ces matériaux font leur entrée dans la construction grand public. Les architectures bois et les isolants en fibres végétales ne constituent qu'une partie d'un vaste ensemble de produits durables. Alors que ces solutions vertes ne représentaient que 5 % du marché de la construction de maisons individuelles en 2010, cette proportion a doublé depuis, sans compter le nombre croissant de bâtiments publics qui y font appel : groupes scolaires, coopératives, logements sociaux, locaux d'activités, tertiaire

 

Valoriser des ressources renouvelables locales
"La construction biosourcée est sortie du domaine expérimental pour rentrer dans la vie de tous les jours", explique Olivier Gaujard, directeur du bureau d'études techniques GaujardTechnologie Scop. "C'est une filière dynamique, qui a un aspect de filière à circuit court, valorisant des ressources locales, et de recyclage amenant à une économie circulaire", détaille Bernard Boyeux, directeur général de Constructions & Bioressources (C&B). En France, les choses seraient en train d'évoluer rapidement, en raison d'une grande variété de matières premières disponibles en région, et d'un riche savoir-faire régional dans leur mise en œuvre. "Le bâtiment a un impact lourd sur l'environnement. Aujourd'hui, 50 % des matières extraites en Europe vont au secteur de la construction. Et le béton est la deuxième matière la plus consommée dans le monde, après l'eau. Cette industrie représente entre 5 et 10 % de toutes les émissions de CO2 planétaires. Les matériaux durables sont donc un enjeu à la fois pour le logement mais également pour la pollution", poursuit-il. Les matériaux biosourcés, issus de la biomasse, présentent donc un caractère renouvelable avec les saisons et une disponibilité quasi-générale. "De plus, ils stockent du CO2 pendant toute leur durée de vie et sont généralement peu gourmands en énergie grise pour leur transformation", fait valoir Bernard Boyeux.

 

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