Toutefois, le spécialiste de l'assurance-crédit prédit un indice d'activité du secteur de la construction (en volume) attendu en hausse de 2% au niveau mondial, grâce au dynamisme des pays émergeants (Chine +8,9% ; Inde +6,7% ; Brésil +6,6%). Pour la zone euro, en revanche, l'indice est attendu en baisse (-1,2%), en grande partie à cause des pays méditerranéens : - 2,6% en Grèce et - 4,5% en Espagne où l'explosion de la bulle immobilière laisse des traces durables, note l'étude.

 

D'autres pays européens affichent encore des progressions, modestes, à l'instar de la France (+0,2%), du Royaume-Uni (+0,4%) et de l'Allemagne (+0,7%). Et avec un indice en hausse en 2012 (+1,8%), les États-Unis confirment leur sortie progressive de la crise.

 

Quels relais de croissance ?
« Au-delà de la dynamique des pays émergents, la construction peut trouver des relais significatifs de croissance», estime Ludovic Subran, chef économiste du groupe Euler Hermes. Il s'agit d'après lui de l'application des normes environnementales visant à réduire les émissions de CO2 et à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments. De plus, ce marché représente un potentiel de 550 milliards de dollars, sachant que le surcoût d'un bâtiment HQE est de 15%. « Un deuxième relais réside dans la rénovation du parc existant », souligne-t-il. Près de 80% des bâtiments ne sont effectivement pas aux normes environnementales et le parc de certains pays est très dégradé. Les exemples sont éloquents avec 75% des bâtiments existants en Russie et 40% en Pologne.

 

Par ailleurs, Euler Hermes constate que des événements « exogènes » vont stimuler en principe la construction, tels que la Coupe du Monde de football 2014 et les jeux olympiques 2016 au Brésil, ou les jeux olympiques d'hiver 2014 en Russie.

 


15.000 entreprises françaises visées par une liquidation cette année…
La rentabilité des entreprises françaises de bâtiment et travaux publics (BTP) est attendue en baisse de 3,4 % en 2012 par rapport à l'année dernière, affirme l'étude de l'assureur-crédit Euler Hermes publiée jeudi. « Les entreprises se battent de plus en plus sur les prix », note Didier Moizo, économiste sectoriel. Et ces chiffres sur la rentabilité des entreprises portent sur un échantillon de 125.000 entreprises. En conséquence, l'assureur-crédit, filiale d'Allianz, s'attend à une hausse des défaillances d'entreprises de BTP de 3,5% en 2012, c'est-à-dire à 15.000, le BTP représentant par ailleurs 25% du nombre de défauts en France.

 

« Confrontées à une stagnation de l'activité, à des tensions sur les prix et au coût élevé des matières premières notamment de l'acier (+ 22% depuis août 2009) et ciment (+3% depuis 2010), certaines entreprises n'ont pas la solidité financière qui leur permettrait de résister. En conséquence, la sinistralité, déjà très haute en 2011, va continuer d'augmenter en 2012. Cela devrait se traduire par 0,3 point de chômage », argumente l'économiste. En parallèle, la Fédération française du bâtiment (FFB) pointe dans sa note conjoncturelle diffusée jeudi que « pour 3.600 créations hors auto-entrepreneurs purs et 1.050 défaillances par mois dans le bâtiment, dont 860 liquidations judiciaires, 2.600 cessations pures d'activités seraient recensées. »

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