Alors que l'année 2011 avait été plutôt dynamique pour le photovoltaïque en Europe, 2012 marque une décélération. La puissance installée l'an dernier a été moins importante avec 16,5 GW raccordés (-25 %), signifiant un déplacement du centre de gravité du marché mondial, de l'Europe vers l'Asie et l'Amérique. Industriellement, le prix des modules a continué de chuter causant une véritable hécatombe parmi les entreprises du secteur.

Le marché européen du solaire photovoltaïque a marqué le pas en 2012. Telle est la conclusion de l'étude annuelle EurObserv'ER qui détaille, pays par pays les puissances électriques installées et nouvellement raccordées au réseau. L'Union européenne demeure la principale zone d'installation mondiale, avec 16,5 GW reliés l'an dernier (sur un marché global d'un peu plus de 30 GW) mais ce marché est, pour la première fois depuis 2006, en décélération (-25 %). La puissance cumulée du parc européen atteint désormais 68,6 GW, produisant annuellement 68,1 TWh de courant (+50 %). Le niveau de production a été multiplié par trois depuis 2010 et représente aujourd'hui plus de 2 % de toute l'électricité consommée dans les pays de l'Union.

 

Championne toutes catégories confondues, l'Allemagne, lancée à marche forcée dans une transition énergétique suite à l'annonce de l'abandon de l'atome. Ce poids lourd a établi un nouveau record d'installations avec 7,6 GW connectés en 2012 (+1,5 %) et une puissance cumulée de 32,6 GW. Le marché serait resté attractif en raison de la baisse continue des prix des équipements qui a plus que compensé la diminution du tarif d'achat. Le solaire représente désormais 4,6 % de la production électrique brute outre-Rhin, derrière l'éolien et la biomasse, et devant l'hydroélectricité. Le pays espère atteindre les 10 % d'ici à 2020. Numéro deux du photovoltaïque en Europe, l'Italie a vu ses installations fondre de près des deux tiers, passant de 9,3 GW en 2011 à 3,6 GW en 2012 (-61 %). La puissance cumulée des centrales solaires transalpines atteint les 16,4 GW, la moitié de l'Allemagne, mais… quatre fois celle de la France.

 

Marché français
L'Hexagone demeure le 3e marché du Vieux continent, malgré un tassement des raccordements : ils sont passés de 1.756 à 1.079 MW (-38 %) permettant au pays de revenir sur l'Espagne en termes de puissance installée. Le parc français totalise désormais plus de 4 GW de puissance (dont 0,3 GW dans les DOM), contre 4,5 GW de l'autre côté des Pyrénées, où les investissements sont bloqués. La France a maintenu son statut de "grand marché" (supérieur à 1 GW d'installations annuelles) grâce à la mise en service de centrales de grandes dimensions, notamment celle de Toul-Rosières (115 MW) qui fait partie du Top 10 mondial. Les installations ont toutefois globalement fortement ralenti, entraînant le gouvernement à prendre des mesures de relance au mois de janvier 2013, portant sur la modification du système de tarif d'achat et sur une bonification de ces tarifs pour les modules produits dans l'Union européenne.

 

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