Jean-Marc Ayrault a donné ce lundi 13 mai, le "top départ" d'une série de consultations syndicales et patronales pour préparer la conférence sociale des 20 et 21 juin prochains. S'il a été question de formation professionnelle, d'indemnisation chômage et d'Europe, ce sont les retraites des régimes de base qui ont été au cœur des discussions. Décryptage et réactions.

Le Premier ministre a ouvert ce lundi 13 mai des réunions préparatoires avec chacune des huit organisations représentatives patronales (Medef, CGPME, UPA), et syndicales (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTFC, CGT). Ces organisations "seront ensuite collectivement réunies dans une conférence de méthode le 22 mai", précise Matignon dans un communiqué. Au programme : la préparation de la deuxième conférence sociale des 20 et 21 juin prochains. La formation professionnelle et la lutte contre le chômage et plus particulièrement la réforme des retraites, ont été au centre des débats.

 

Promesse de François Hollande durant sa campagne, la réforme des retraites doit se traduire par une loi qui "sera discutée par le Parlement à l'automne prochain", a confirmé la semaine dernière, le Premier ministre.

 

Une commission d'experts présidée par Yannick Moreau explore, à l'heure actuelle, plusieurs scénarios de réforme à court terme, visant à rétablir l'équilibre financier du système d'ici à la fin de la décennie et à assurer sa pérennité au-delà. Dans ce contexte, si pour l'heure le Gouvernement n'a pas encore arbitré les mesures envisagées, plusieurs pistes sont à l'étude.

 

Plusieurs pistes à l'étude
Un allongement de la durée des cotisations. Le chef de l'Etat, qui s'est déjà dit favorable à un allongement de la durée de cotisation, souhaiterait prendre en compte l'augmentation de l'espérance de vie. L'Elysée compterait, ainsi, prolonger globalement à 44 annuités contre 41 annuités et demie aujourd'hui. A partir de la génération de 1955, le nombre de trimestres par génération est fixé tous les ans. Un décret est ainsi paru fin décembre 2012 instaurant 166 trimestres de cotisation pour les personnes nées en 1956, comme pour les personnes nées en 1955.

 

La hausse des cotisations. Déjà pour faire face à un déficit cumulé de 3,8 milliards d'euros, le patronat (Medef, CGPME, UPA) et les syndicats (CFDT, FO et CFTC) ont fini par s'entendre, le mercredi 13 mars, sur un sauvetage des régimes de retraite complémentaire Arcco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés du privé) et Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres) qui couvrent les cadre en augmentant de 0,10 point les cotisations en 2014 et en 2015. D'autres augmentations pourraient être envisagées alors que le déficit des régimes devrait atteindre 21,3 milliards d'euros en 2017, d'après les projections du Conseil d'orientation des retraites (COR) dévoilées en décembre 2012.

 

Le recul de l'âge légal pourrait être également envisagé. Pour rappel, la réforme de 2010 a instauré un report de l'âge légal -l'âge à partir duquel on peut prendre sa retraite- de 60 à 62 ans et de 65 à 67 ans pour l'âge de départ à taux plein -l'âge à partir duquel on bénéficie du taux de remplacement maximum par rapport au dernier salaire perçu même si on ne justifie pas de tous les trimestres de cotisations demandés. Le Gouvernement s'est déclaré, pour le moment, opposé à cette éventualité.

 

La dernière solution du Gouvernement ? La réduction de certains avantages, comme la majoration de 10 % des pensions accordée aux pères et mères d'au moins trois enfants est également évoquée en coulisses. Le Gouvernement pourrait aussi se pencher sur les différences entre les modes de calcul des retraites. Si les fonctionnaires doivent cotiser 166 trimestres comme les salariés, les pensions des premiers sont calculées en fonction des six derniers mois de rémunération et non sur les 25 meilleures années de salaire comme pour les salariés depuis la loi Balladur de 1993.

 

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