La France aurait regagné un peu de compétitivité… grâce à l'entrée en vigueur du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qui a engendré une stabilisation du coût du travail dans le pays l'an dernier. Résultat, la France réduit son écart avec son principal concurrent, l'Allemagne, expliquent les calculs établis par COE-Rexecode.

En 2013, le coût horaire du travail a progressé de 0.2% en France - après prise en compte du CICE - alors qu'en Allemagne, il a augmenté de 2.2%. Cette année, l'indicateur en France devrait encore grimper moins vite qu'outre-rhin, et ce toujours grâce au CICE*, révèlent les données de COE-Rexecode, publiées dans le quotidien Les Echos.

 

En effet, s'il aura permis, en 2013, aux entreprises de déduire de leurs impôts 4% de la masse salariale pour les salaires inférieurs à 2.5 Smic, son montant est porté à 6% cette année. Sans compter les 10 Md€ de baisses des charges supplémentaires inscrits dans le Pacte de responsabilité dont les contours pourraient être dévoilés dès la semaine prochaine…

 

Retard pas encore rattrapé
"Mais la France n'a pas refait tout son retard, assène le dirigeant de COE-Rexecode, cité par Les Echos. Entre 2000 et 2013, le coût salarial horaire dans l'ensemble des secteurs marchands a progressé de 24.9% en Allemagne et de 46.3% en France". De fait, le coût horaire de travail (salaire + charges) s'élève à 35.70 € en France, contre 32.90 € en Allemagne, et 29.20 € en zone euro.

 

En outre, malgré l'effet du CICE, les salaires français, même s'ils augmentent moins vite qu'avant la crise, croissent au même rythme que les salaires allemands, précise le quotidien. Et encore malgré cela, le taux de chômage est plus fort en France (10%) qu'outre-Rhin (5.2%). C'est donc bien le CICE qui a joué un rôle important dans ce regain de compétitivité. Mais, prévient le directeur général de COE-Rexecode, "les finances publiques françaises ne vont pas pouvoir supporter une telle mesure - qui coûte 20 Md€ - tous les ans. Il existe en France un enjeu de fixation des salaires".

 

Même son de cloche du côté de l'économiste Jean-Christophe Caffet (Natexis) : "La mère de toutes les réformes : faire en sorte que les salaires évoluent en phase avec la productivité et permettent, en sortie de crise, la restauration des profits". A bon entendeur…

 


*Mesure phare du "pacte" voulu par l'Exécutif et adopté par le Parlement depuis fin 2012, le CICE vise à redonner aux entreprises les moyens de redresser la compétitivité de la production française et à soutenir l'emploi. Il consiste à faire baisser faire baisser le coût du travail de 20 milliards d'euros d'ici à 2015.

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