SÉRIE "PAROLES D'ARCHITECTE". Tous les quinze jours, Batiactu donne la parole à un architecte pour parler de son activité, de la profession et de sa vision pour une architecture plus durable. Pour lancer cette série, nous nous sommes entretenus avec Julien Beller, concepteur de projets solidaires et écologiques.


Entre Mayotte et Paris, Julien Beller déploie une vision participative et solidaire de l'architecture. Spécialiste du logement d'urgence et d'architectures festives, il a fondé le 6b, une friche industrielle de 7.000 m² située à Saint-Denis qui réunit près de 200 ateliers de création. Enseignant à l'École de Paris La Villette, où il a obtenu son diplôme en 2004, l'architecte est aussi membre du collectif Exyzt, qui construit des architectures éphémères dans des espaces délaissés. C'est avec ce collectif qu'il a imaginé le Pavillon de la France à la Biennale internationale d'architecture de Venise en 2006. Il est également cofondateur de l'association AoA, où il travaille à favoriser l'échange de savoir-faire constructifs sur le continent africain. Rencontre avec cet architecte atypique et touche-à-tout…

Batiactu : Comment se porte votre activité et quel regard portez-vous sur le marché ?

Julien Beller : L'activité a été stable ces cinq dernières années. A Paris, elle a diminué car il y a moins de projets et de plus en plus de maîtres d'œuvre pour y répondre. En revanche, le besoin est tel à Mayotte que de nombreux projets voient le jour. En tant que maître d'œuvre, il y a du travail et un grand nombre d'appels d'offres mais il n'y a pas assez d'entreprises du Bâtiment pour mener les travaux. Les sociétés pratiquent, parfois, les prix qu'elles veulent. Nous nous heurtons à des prix de travaux croissants, qui augmentent de 10 à 20% chaque année. À cela s'ajoute la hausse des prix des matériaux. Le côté insulaire de Mayotte peut représenter son lot de difficultés. Ce n'est pas comme en métropole, où on peut facilement faire appel à une entreprise de la région ou d'un pays voisin.

 

La piscine d\'en face Saint-Geneviève des Bois
Projet "La piscine d'en face" à Saint-Geneviève des Bois (Essonne). © Luca Nicolao

Quelle est votre vision de l'architecture aujourd'hui ?

C'est une question compliquée mais je pense que l'architecture, comme la ville, doit être plus vivante. Elle doit
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