La ministre de l'Environnement a profité d'une visite à Dunkerque pour annoncer l'ouverture de la procédure de dialogue concurrentiel du 3e appel d'offres éolien en mer. Il prévoit l'installation d'un parc de machines en mer du Nord suivant une instruction d'un nouveau type. Explications.

A l'occasion d'un déplacement dans la cité de Jean Bart, Ségolène Royal a annoncé le lancement du troisième appel d'offres éolien et de son dialogue concurrentiel, pour la zone située au large des côtes dunkerquoises. Il s'agira du premier à bénéficier de ce nouveau type de démarche, entré en vigueur depuis le mois d'août 2016 et l'inscription de cette procédure révisée au Code de l'Energie. Cette dernière consiste à permettre aux différents candidats de l'appel d'offres de réviser leurs offres et de l'ajuster en fonction du cahier des charges. En contrepartie de quoi, la phase des études techniques préalables (gisement de vent, géophysique des sols, état du patrimoine naturel) sera prise en charge par l'Etat, en amont des remises d'offres définitives. Une façon d'éviter un problème de sous-estimation chronique des coûts d'implantation en affinant les propositions et en prenant en compte "les risques à leur juste niveau", précisait le ministère de l'Environnement, au mois d'avril 2016.

 

 

Baisser les coûts, à tout prix

 

Olivier Perot, le président de France Energie Eolienne, rajoute : "Une mise en concurrence accrue, conjuguée à des études préliminaires engagées par l'Etat, contribuera à baisser les coûts, condition de l'accélération du développement de l'éolien en mer, en France. Ces procédures s'inspirent, pour une part des modèles danois et hollandais, mais laisseront encore au lauréat la charge de mener à bien plusieurs champs d'études pour dé-risquer la zone et préparer les demandes d'autorisations". Le ministère espère effectivement que la démarche d'un nouveau genre contribuera à diminuer les coûts et simplifier les choses, notamment en attribuant la concession d'occupation du domaine public maritime en même temps que l'appel d'offres. Il est prévu que le 4e appel d'offres, pour l'île d'Oléron (Charente-Maritime), suive la même voie. Il devrait entrer en consultation publique au début de 2017.

 

 

A ce jour, l'Etat a attribué l'équivalent de 3 GW de puissance éolienne en mer à six projets lauréats, quatre en 2012 (Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-Mer et Fécamp) et deux en 2014 (Noirmoutier et Le Tréport). Les 3e et 4e appels d'offres devraient porter ce chiffre à 4 GW. Olivier Perot, poursuit : "Nous avons bon espoir qu'un 'signal prix' positif à l'issue de ce 3e appel d'offres suscite de nouveaux projets, conformément à ce qui est prévu dans le décret relatif à la programmation pluriannuelle de l'énergie, publié le 28 octobre dernier, avec jusqu'à 6 GW de capacités supplémentaires attribuées pour l'éolien en mer posé à l'horizon 2023". A cette puissance, il faudra ajouter celle des premières fermes pilotes de turbines flottantes (100 MW répartis en quatre projets à Groix, Gruissan, Leucate et Faraman).

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