VIDEO. Alors que l'Homme espère fouler le sol martien dans les décennies qui viennent, la Nasa regarde déjà ailleurs, vers Vénus, la quasi-jumelle de la Terre. Mais son exploration pourrait s'avérer complexe étant donné la chaleur qui y règne en surface. La solution ? Installer les astronautes dans des bases flottantes dans la haute atmosphère, à 48 km d'altitude, au-dessus des nuages. Découverte.

Vénus, surnommée l'étoile du Berger en raison de son éclat dans le ciel nocturne, est une planète considérée comme la jumelle de la Terre. Tellurique, elle possède un champ magnétique et une atmosphère, et sa taille correspond à 95 % du diamètre terrestre. Plus proche de la Terre que Mars, elle constitue donc la meilleure candidate pour l'exploration spatiale ! Cependant, tout n'est pas aussi simple : l'atmosphère irrespirable de Vénus est à la fois dix fois plus dense que celle de notre planète, composée à 96,5 % de CO2, chargée en dioxyde de soufre et en acide sulfurique, balayée par des vents de 360 km/h, le tout porté à une température moyenne de 465 °C à la surface… La destination n'est donc plus vraiment idéale. Pourtant, la Nasa s'intéresse à notre voisine qui présente des ressemblances troublantes au niveau de sa composition géologique et de l'histoire de sa formation.

Un petit "blimp" pour l'Humanité

C'est pourquoi l'agence américaine a imaginé le projet "Havoc" pour "High Altitude Venus Operationnal Concept". Afin de bénéficier de conditions plus clémentes que celles régnant à la surface de la brumeuse planète, les scientifiques envisagent de déployer de grands dirigeables à une altitude d'une cinquantaine de kilomètres. A cette hauteur, la pression atmosphérique et sa densité sont beaucoup plus supportables et la visibilité est bien meilleure qu'à plus basse altitude. Le département "Systems Analysis & Concepts Directorate" s'est donc intéressé aux caractéristiques nécessaires afin d'offrir un espace de travail et de vie à deux astronautes pendant 30 jours, le temps qu'ils mènent des campagnes de mesures et d'exploration.

 

Afin de se maintenir en hauteur, la Nasa imagine donc des sortes de "blimps", ces ballons à enveloppe souple, remplis de gaz plus légers que l'atmosphère dans laquelle ils évoluent. Toutefois, les difficultés sont nombreuses : en dehors du vol spatial jusqu'à l'orbite vénusienne, il faudra également parvenir à gonfler les ballons sans toutefois descendre à la surface hostile de Vénus. Puis il faudra les alimenter grâce à de l'énergie produite par des panneaux solaires installés à leur surface, en dépit de la présence d'acide sulfurique en suspension qui risque de les endommager. La réponse à tous ces défis constituera un grand pas en avant, à la fois pour l'exploration planétaire mais également pour le développement de solutions utilisables sur notre bonne vieille planète bleue, dont l'atmosphère ne cesse de se dégrader.

 

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